Le village de Bougoumeira se trouve à 25 km de Goundam. La localité est coincée entre le lac Télé et les prolongements de la colline de Bonkoré. Cette situation géographique fait que les bandits, après leurs forfaits, s’enfoncent dans le secteur sachant que personne n’osera les y poursuivre. Dans l’intervalle d’une semaine, deux cas d’assassinats ont été enregistrés à Bougoumeira, avec enlèvements d’animaux.
Il faut préciser que le village de Bougoumeira est une zone agro-pastorale par excellence et relève de la commune rurale du Télé.
Dans la soirée du dimanche 2 octobre, un homme de 35 ans du nom de Hamar Traoré a été abattu vers 21 heures. Des bandits ont tiré sur lui à bout portant alors qu’il rentrait chez lui à l’intérieur du village.
Les assaillants ont ainsi réussi à effrayer les habitants du village qui se sont terrés chez eux. Ils en ont profité pour enlever un troupeau de bœufs constitué d’une cinquantaine de têtes. Les animaux appartiennent à un certain Hamar Mossa, natif du village de Bougoumeira.
Les autorités administratives et sécuritaires du Cercle de Goundam ont été aussitôt informées par le premier adjoint au maire de la commune du Télé, Aly Issa.
Le surlendemain de l’assassinat à Bougoumeira, une mission conduite par le 2è adjoint au préfet du Cercle de Goundam, Famory Kamissogo est tombée dans une embuscade. La délégation qui comprenait le président du conseil de Cercle devait participer à la session extraordinaire du CROCSAD à Tombouctou (voir article de M. Saya dans cette même page). L’attaque s’est produite à 35 km de la ville de Tombouctou à la sortie du village de Tintélout. La délégation qui voyageait à bord du véhicule Toyota Hilux appartenant au Cercle a essuyé des tirs nourris vers 9h du matin.
Ayant réussi à faire immobilisé le véhicule, les assaillants en ont pris le contrôle, puis ont conduit l’adjoint au préfet à trois kilomètres de la route. Ils l’ont relâché en rase campagne après l’avoir dépossédé de tout ce qu’il avait sur lui : argent, documents administratifs, tenue de commandement. Ils n’ont pas pu partir avec le véhicule qui était entre temps tombé en panne.
Le préfet adjoint et son chauffeur ont pu regagner Goundam à bord d’un véhicule de transport en commun. Ils assurent avoir vu des centaines d’hommes armés.
A. A. TOURE
Amap-Goundam
Source : L’ Essor