L’insécurité ne baisse pas d’intensité dans la Région de Tombouctou. Les bandits armés ont une nouvelle fois fait parler d’eux dans le cercle de Goundam, plus précisément dans le village de Karaw-Kamba dans la commune rurale d’Essakane.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre, des hommes armés ont investi la petite localité. Ayant débarqué nuitamment à bord d’un véhicule pick-up, les assaillants ont aussitôt bouclé le village pour procéder à une fouille minutieuse. Maison par maison. Ils prirent tout leur temps. Les hommes qui tentèrent de résister en furent pour leurs frais. Ils furent brutalisés et solidement ligotés.
Les assaillants ont emporté 3 motos, une importante quantité de céréales et près de 200 animaux. L’attaque a fait plusieurs blessés : Ahmed ag Taxina (45 ans), Kaga Hamèye (54 ans), Mohamed Ag Litni (56 ans) et Agaicha Walett Littni (21 ans). Tous ont été admis au centre de santé de référence de Goundam pour des soins.
Pendant ce temps, l’axe Tombouctou-Goundam continue d’être le théâtre d’attaques armées. Les véhicules de transport en commun sont régulièrement pillés. Le début de la semaine à été très dur pour beaucoup de personnes qui s’étaient rendues à Tombouctou pour faire des retraits bancaires dans le but de préparer la fête de la Tabaski.
Leur autocar a été attaqué et pillé. Les malheureux ont tout perdu : argent liquide, marchandises, habits de fête qu’ils avaient achetés pour leur famille et autres biens.
Un jeune issu de la communauté touareg faisait partie des passagers. Il s’est dit choqué par le caractère sélectif de l’attaque. Il explique qu’après avoir immobilisé le véhicule, les assaillants ont séparé les passagers selon la couleur de leur peau. Seuls les voyageurs de peau noire ont été fouillés et dépossédés de tous leurs biens, jusqu’aux téléphone portables.
Les bandits demandèrent au jeune Touareg d’identifier ses bagages. Celui-ci en profita pour sauver le maximum de bagages en prétendant être le propriétaire de plusieurs colis qui en réalité appartenaient à d’autres personnes.
La population ne comprend pas que le cercle de Goundam soit régulièrement la cible d’attaques armées dans la mesure où les FAMA, les autres forces de sécurité, et les patrouilles de la MINUSMA sillonnent régulièrement la zone. De toute évidence, les efforts de sécurisation doivent s’accentuer.
A. A TOURE
AMAP-Goundam
source : Essor
