Le village de Kaneye, chef-lieu de la commune rurale du même nom, a vécu un événement tragique dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 octobre. Des hommes armés y ont assassiné le président de l’association de santé communautaire (ASACO).

Le crime a été d’autant plus durement ressenti par la population que jusque là, la commune avait été épargnée de l’insécurité grâce à sa position géographique. La localité située à cinq kilomètres de la ville de Goundam avec Doukouria au nord et Douékiré à l’est, est, en effet, très difficile d’accès.
Selon des témoignages recueillis sur place, 4 hommes armés sont entrés dans le village. Trois d’entre eux se sont dirigés directement vers le domicile de Hama Boubacar qui était le président de l’ASACO et en même temps conseiller du chef de village de Kaneye. Le quatrième est resté posté en retrait du village.
Il était minuit quand les trois hommes pénétrèrent dans la maison de Hama Boubacar. Les assaillants lui auraient réclamé la clé de sa moto. La victime aurait obtempéré sans broncher. Malgré cela, les bandits ne l’ont pas épargné. Sans perdre de temps, ils ont ouvert le feu sur lui (trois coups de feu) avant de prendre la clef des champs. Hama Boubacar a été transporté au centre de santé de référence de Goundam où il a succombé à ses blessures malgré des soins intensifs. Hier, une mission des services de sécurité s’est rendue dans le village pour réunir des renseignements.
Cet assassinat survient au moment où un certain espoir naissait au sein de la population, car toutes les communautés ont désormais exprimé leur désir de vivre ensemble et en paix. Ainsi récemment, les habitants d’un village habité en majorité par des Tamasheq, que l’on accusait d’entretenir l’insécurité, avaient capturé et livré deux bandits aux forces de sécurité à Goundam. Des personnes qui avaient été dépossédées de leurs animaux ont même fini par les retrouver. La tension entre communautés a baissé aussitôt. Personne ne pouvait donc imaginer que Kaneye qui était demeuré un havre de paix au plus fort de l’insécurité, allait être le théâtre d’un tel drame.
Hama Boubacar était âgé d’une quarantaine d’années. Il laisse derrière lui une veuve, six enfants et un village en colère suite à un crime dont le mobile reste inconnu pour le moment.

A.A. TOURE
AMAP-Goundam

source : Essor