Le PDG du fabricant américain de pneus Titan International, Maurice Taylor, a affirmé jeudi que son groupe était toujours partant pour investir dans le site de Goodyear Amiens-Nord mais s’est dit « sans nouvelle » pour le moment du côté français.
« Nous pensons que c’est une bonne, très bonne idée de produire des pneus en France », a déclaré M. Taylor sur l’antenne de la radio RTL, déplorant cependant n’avoir « aucune nouvelle du ministre (du Redressement productif Arnaud Montebourg, NDLR), de Goodyear, ni de la CGT ».
« Je n’ai aucune nouvelle du ministre, de Goodyear, ni de la CGT, c’est vous qui me l’apprenez cet accord ! », s’est exclamé le patron au sujet de l’accord trouvé la veille entre Goodyear et la CGT de l’usine d’Amiens-Nord, qui ouvre la voie à la fermeture du site.
« J’espère que l’un des trois va m’appeler un jour », a-t-il ajouté, estimant que l’accord qui clôt sept ans de conflit aurait pu être trouvé « il y a bien longtemps ».
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a estimé mercredi que « l’accord ouvre maintenant la voie à la possibilité de l’arrivée de Titan ».
Le candidat à la reprise du site d’Amiens-Nord a affirmé que son projet était de « redémarrer l’usine » mais qu’avant, il fallait « déterminer de quoi on va parler avec Goodyear ».
Ce dirigeant haut en couleur s’est dit prêt à « se mettre d’accord autour d’un bon verre de vin français » avec ses interlocuteurs français.
En novembre, l’entrepreneur américain avait dit vouloir reprendre l’usine Goodyear d’Amiens-Nord « avec zéro employé », pour réembaucher sur de nouvelles bases une partie du personnel à condition que la CGT et Goodyear s’entendent sur des indemnités de départ. Ce à quoi ils sont parvenus la veille.
M. Taylor a ainsi réitéré jeudi son intention de reprendre « à peu près 300 personnes » de l’équipe sur place en France.
« Mes usines syndiquées vous diront que nous sommes vraiment loyaux mais coriaces en négociation mais que dans 99% des cas, nos décisions permettent de créer de l’emploi « , a assuré ce coutumier des tirades contre les syndicats.
S’il estime que « cela vaut vraiment le coup pour Titan d’investir et de réussir dans le marché du pneu en France », le patron provocateur n’a pas manqué de faire observer qu’Outre-Atlantique, « certains me disent que j’en ai une sacrée paire pour m’associer avec des Français, que je suis complètement taré ».
© 2014 AFP