Il y a deux semaines, nous racontons dans nos colonnes l’injustice que l’Etat a infligé à la sélection nationale de cyclisme et à la sélection nationale junior de taekwondo. Aujourd’hui, il est question plutôt de l’indifférence des autorités à l’endroit des équipes cadettes (filles et garçons) de basket ball.
Depuis juin 2017, pour la première fois de l’histoire du Mali, une équipe masculine de basket remporte un trophée continental.
Les U 16 basketteurs, conduits par leur coach MamoutouKané, soulèvent en île Maurice l’Afrobasket de leur catégorie.
Un mois après c’est-à-dire, en juillet 2017, les U16 filles respectent la tradition en s’adjugeant le cinquième trophée consécutif de l’Afrobasket de leur catégorie, à Beira, au
Mozambique. De ce jour à maintenant, ils sont superbement ignorés par les autorités.
Pas de réception à Koulouba et, pis encore, pas de primes.
En effet, la loi interministérielle, qui fixe la prime des sportifs, donne la latitude au ministre des
Sports de fixer le montant des primes exceptionnelles pour les catégories inférieures. Malgré une lettre de rappel de la Fédération malienne de basket-ball (FMBB), l’ancien cabinet est parti du ministère sans faire de proposition. Son successeur d’ancien président de la FMBB, après des mois à la tête du département des Sports, ne s’en soucie pas également.
Les jeunots, leurs parents et leurs encadreurs s’interrogent.
Il leur a été dit qu’ils bénéficieraient chacun d’un logement social. Ce qui serait une bonne chose, mais la mesure s’étendra à tous les sportifs primés de 2013 à 2017. Tous les sportifs concernés ont déjà perçu des primes. Le cas des cadets basketteurs et basketteuses sera donc une exception voire une sacrée injustice faite à l’endroit de jeunes Maliens qui croient en leur pays et qui se sacrifient pour l’honorer.
Si l’Etat offre 10 millions de francs CFA, à titre exceptionnel, aux cadets footballeurs et juniors basketteuses, il se trouve aussi dans l’obligation d’octroyer des primes aux autres cadets et juniors, qui ont honoré le Mali à travers le monde. En réalité, le Mali est actuellement gérée selon les humeurs des chefs. Si on gère un pays par les humeurs, on crée sans doute des frustrés et participe à la promotion de l’injustice.
Le cas atypique des entraîneurs des U16 Filles est incroyable. Ils ont remporté cinq fois le championnat d’Afrique sans interruption et n’ont reçu aucun traitement en récompense de leur mérite et pour encourager d’autres à s’inspirer de leur exemple. Beaucoup de promesses ont été faites (terrain à usage d’habitation, bourse de perfectionnement en 2013, logement social en 2015), mais aucune n’a jamais été tenue. Comme dit lavage : « La promesse d’un politicien ne concerne que celui qui la croit ».
Ousmane Camara
Le Témoin