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Gestion des transition en Afrique : Pourquoi la pression sur le Mali

Depuis le coup d’État du 22 mars 2012 à nos jours, la souveraineté du Mali a été bafouée par l’ingérence de la Communauté internationale dans les affaires intérieures de notre pays. Elle profite de sa mission de suivi de l’application de l’Accord de paix de 2015 pour semer la zizanie dans notre pays, afin d’atteindre son objectif: diviser le Mali. Et toute autorité malienne, qui ne va pas dans ce sens, sera combattue à l’image de celle de la transition qui s’est engagée à restaurer l’honneur et la dignité du peuple malien à travers des actions courageuses et dignes.

Le Mali, à l’instar du Soudan, du Tchad et de la Guinée Conakry, est dirigé par une transition politique dont la mission à elle confiée est l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes. Et cela, après la sécurisation du territoire national menacé par des groupes terroristes et leurs complices et l’adoption de nouveaux textes à l’issue d’un débat national. Ce sentiment est largement partagé par les Maliens. Mais, du côté des partenaires venus lutter contre le terrorisme, c’est un autre son de cloche: les élections ou le chaos. Ce qui nous amène à dire qu’il y a un paradoxe dans la gestion des transitions en Afrique.

Contrairement au Mali, les autres pays, à savoir le Soudan, le Tchad et la Guinée Conakry, dirigés aussi par des militaires, sont adoubés par la communauté internationale qui les soutient malgré le coup de force perpétré contre un régime démocratiquement élu. Cet état de fait n’empêche pas à ces États de bénéficier de son assistance sur tous les plans et au même moment on met la pression sur le Mali pour qu’il sacrifie ses filles et fils sur l’autel des élections qui ne profitent qu’à une poignée de dirigeants politiques apatrides dont la gestion a plongé le pays dans des crises politico-sécuritaires sans fin, depuis le 8 juin 1992. Il est bon que nos compatriotes sachent que l’épervier n’œuvrera pas pour le bonheur des poussins de la basse-cour.
La raison de cette pression tient à l’application de l’Accord d’Alger de 2015. Les puissances impérialistes, qui agissent au nom de la communauté internationale, veulent voir notre pays divisé en deux. Si cet objectif n’est pas atteint, la pression continuera à s’exercer sur notre pays. C’est aux Maliens d’être vigilants et de déjouer ce complot ourdi contre notre pays en se donnant les mains pour faire bloc derrière les autorités de la transition. Et celles-ci n’auront pas d’autre choix que d’entamer des réformes nécessaires pour doter le Mali de nouveaux textes et d’organiser des élections transparentes qui consacreront l’avènement des femmes et des hommes honnêtes, intègres pour faire face aux nombreux défis auxquels le Mali est confronté depuis l’arrivée au pouvoir des sangsues sous le manteau de la démocratie importée.

C’est sous la même pression que le gouvernement de transition de 2012 a signé un accord dit préliminaire à Ouagadougou, en prélude aux négociations devant aboutir à la signature d’un accord avec les nouvelles autorités issues des élections de 2013. La même pression a continué avec le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) dont le gouvernement a signé, en 2015 l’accord de paix dit d’Alger. Malheureusement pour les parrains de l’accord, l’application a rencontré des difficultés au point qu’IBK s’est fâché quand il a constaté qu’il contient les germes de la division du Mali.

Après le coup d’État du 18 août 2020 contre Ibrahim Boubacar Kéita, la communauté internationale, à sa tête la France, n’a ménagé aucun effort pour qu’un civil soit désigné comme président de transition. Finalement, la pression a eu raison des militaires putschistes. Un colonel à la retraite, en la personne de Bah N’Daw, a été nommé président de la transition.

La France a trouvé ce choix judicieux et une aubaine pour mettre en exécution son plan machiavélique de l’application intégrale de l’accord d’Alger. La preuve ? Le président Macron félicite la gestion de cinq mois de Bah N’Daw à la tête du Mali et dit qu’elle est meilleure aux sept (07) ans de gestion d’IBK. Malheureusement encore pour la France. Le président N’Daw a été évincé du pouvoir, le 25 mai. Colère noire de la France de Macron qui voit ses ambitions de diviser notre pays à l’eau. Elle dresse la Communauté internationale contre la transition dirigée par le colonel Assimi Goïta qui travaille sur les aspirations du peuple malien et non sur un accord imposé pour partager notre pays en deux (02) États.

On ne peut pas donner un quitus aux autres et traîner notre pays dans la boue au nom d’un accord taillé sur mesure pour diviser notre pays.
Yoro SOW

Source : L’Inter de Bamako

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