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Gestion des 2 ans d’IBK: le réquisitoire de Soumaila Cissé

En vue de dresser le bilan des 2 ans de gestion du pouvoir par le président IBK, le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2013, l’honorable Soumaïla CISSE, a animé un point de presse, le week-end dernier, à la Maison des Aînés du Mali. Au cours de cette rencontre avec les hommes de média, à l’allure de meeting, le Chef de file de l’opposition, Soumaïla CISSE, non moins président de l’URD (Union pour la République et la démocratie) s’est livré, comme à chaque occasion, à une diatribe contre la gestion des 2 ans du Président IBK à Koulouba dont le bilan se résume, selon lui, à la «désillusion» notamment pour les populations du Nord qui vivent depuis en zone occupée.

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D’entrée de jeu, il a affirmé que l’insécurité, le marasme économique, les risques majeurs de partition du pays, la gabegie, la corruption, le népotisme, sont les maux qui frappent notre pays et constituent la marque de fabrique du régime IBK.

Il a rappelé que le 4 septembre 2013, le Président de la République prêtait serment avec un atout majeur, une grande confiance des Maliens et de la communauté internationale. Cette confiance, pour le chef de file de l’opposition, méritait une vision ou tout au moins un agenda pour la résolution des problèmes du pays.

La désillusion ?
De cette date à nos jours, a dit Soumaïla CISSE, un seul mot résume le bilan du régime actuel, à savoir, la «désillusion».

Tout d’abord, désillusion pour les populations qui vivent depuis en zone occupée, notamment à Kidal. Mais aussi désillusion par rapport aux attentes des Maliens de l’intérieur comme ceux de la diaspora.

Au cours de son intervention, le président de l’URD, Soumaïla CISSE, s’est livré un «décryptage» de l’intervention du Chef de l’État, Ibrahim Boubacar KEÏTA, sur la télévision nationale, à l’occasion du 4 septembre qui, de son avais, était en décalage total par rapport aux préoccupations des Maliens.

À l’occasion de cette émission, le chef de l’État, de l’avis de son challenger, a été plutôt évasif, narguant le journaliste qui « osait le faire glisser » sur le vécu et les attentes du pays.

Une opposition républicaine

Malgré le fait d’avoir été marginalisée, l’opposition, selon son chef de file, s’assume et jouera toujours son rôle républicain. «Notre ligne de conduite républicaine, nous impose en effet de nous prononcer et de critiquer non pas un quelconque parti politique, fût-il le parti majoritaire ; mais plutôt l’action gouvernementale menée sous l’égide du Président de la République. Nous le devons pour l’amour de notre pays et pour notre rôle républicain», a-t-il indiqué.

C’est pourquoi, fidèle à ses principes démocratiques, l’opposition, aux dires de M. CISSE, va toujours livrer sa part de vérité sur les sujets essentiels de l’intervention du Président. À cet égard, l’URD estime que le Président a raté l’occasion d’un rendez-vous historique avec le peuple malien qui attendait, de la part du chef de l’État, des propos conciliants et objectifs face aux difficultés qu’ils vivent pour leur redonner de l’espoir, à travers des mesures fermes, résolues et cohérentes, avec des engagements précis.

Excuse trop légère du Président
Face à la situation sécuritaire qui se dégrade de jour en jour, avec des attaques partout sur l’ensemble du territoire, le Président a indiqué que «nulle part au monde il n’y a la sécurité absolue». Pour l’URD, c’est une excuse trop légère, voire provocatrice, au regard du contexte actuel de notre pays marqué par l’insécurité grandissante.

Sur l’Accord, l’URD pense que le Président fait une fuite en avant en affirmant à la télévision: « les choses bougent, la mise en œuvre d’un Accord n’est pas facile, mais nous sommes tous décidés à concrétiser ses engagements… Tout le monde est conscient qu’il faut hâter les choses ».
De son côté, l’URD constate que la mobilisation de la nation n’est pas suffisante, l’appropriation du processus par les Maliens est insuffisante avec un leadership gouvernemental très faible. Toute chose qui présage de «l’application de cet Accord sera donc ardue et chaotique », a prédit Soumaïla CISSE.

Croissance de 7,2%, un taux à relativiser

Le grand commentaire fait par le régime sur le taux de 7,2% de croissance en 2014 est à relativiser, selon le conférencier du jour. Car le taux de croissance d’une année normale est, de ses commentaires, toujours très élevé par rapport à une année précédente mauvaise ou de crise. De son analyse il ressort que, de façon générale, sur la période 2012-2014, le taux de croissance économique moyen a été de 3% contre un taux démographique de 3,6% sur la même période. «Indiscutablement le taux affiché en 2014 est élevé, mais pas extraordinaire. Il n’a pas infléchi le taux de pauvreté qui reste toujours de 46% en 2014», a-t-il indiqué.

La vie chère au rendez-vous

Conséquences, la vie reste toujours très chère et le chômage encore endémique. Quid des 200 000 emplois promis aux jeunes lors de la campagne présidentielle? S’est-il interrogé. À ce niveau, l’URD note que les jeunes ne demandent qu’à travailler et affirme que dans un pays comme le nôtre, de nombreuses opportunités existent.

Sur le plan économique, l’URD, dénonce l’absence de leadership, de programme et de vision du régime. Avec comme résultat : cacophonie gouvernementale, improvisation et faux coups d’éclat à l’image des casses sélectives dans l’immobilier, des nominations intéressées et incohérentes, etc.

De l’avis de Soumaïla CISSE, les dérives, les rétros commissions, la délinquance financière, la corruption, cela n’est plus d’actualité pour le Président qui a répété avoir transmis le dossier à la justice en même temps que 200 autres depuis qu’il est arrivé à Koulouba.

En conclusion, l’URD rappelle au Président de la République qu’on ne change pas une société par des mots. Car les pays qui se développent sont ceux dont les dirigeants anticipent et prennent des décisions fermes et appropriées, a martelé le Chef de file de l’opposition.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: Info-Matin

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