Le nouveau site, conçu sur une nouvelle interface, répond maintenant à la norme IITA, un standard international de publication des données sur l’aide au développement.
La France a lancé le 18 septembre passé, un site internet (transparence.ambafrance-ml.org) qui recense l’ensemble de ses projets de développement et d’urgence humanitaire, financés au Mali. L’objectif principal de ce site web est de garantir la transparence et l’efficacité de l’aide par un contrôle citoyen.
Les 52 projets actuels financés par la France au Mali et exécutés par le ministère des affaires étrangères, l’ambassade de France au Mali et l’AFD (Agence française de développement) sont détaillés sur le site internet qui, permet à chaque Français d’être informé de ce qui est fait de son argent, et qui donne à chaque Malien, le droit de savoir ce qui se fait dans son pays.
Le ministre délégué au Développement français, Pascal Canfin, a assuré, il y a quelques jours, « qu’il est très attentif à ce que l’argent public soit parfaitement utilisé. Et qu’il est nécessaire d’opérer un suivi plus régulier des actions mises en œuvre ». C’est à cette exigence que le site répond. Il permet ainsi d’exercer un « contrôle citoyen » sur les projets de développement à travers un formulaire internet ou un numéro de téléphone.
Toute personne intéressée peut faire des remarques, des critiques ou poser des questions sur l’état d’avancement concret et financier des projets. Depuis son lancement, le site fonctionne bien et est consulté au Mali comme en France. Des commentaires sont envoyés via le formulaire de « contrôle citoyen ». Des pages dédiées au site ont été créées sur les réseaux sociaux notamment Facebook et Twitter (www.facebook.com/transparence.aide.mali et twitter.com/TranspaFrance).
Certaines ONG avaient, lors du lancement du site, critiqué le fait qu’il ne respectait pas la norme IITA (Initiative internationale pour la transparence de l’aide). C’est ainsi qu’une nouvelle version du site a été développée par l’ONG OKFN en partenariat permanent avec les acteurs impliqués dans l’exécution du projet à l’ambassade de France au Mali et au ministère des Affaires étrangères à Paris.
Cette nouvelle version introduit 2 changements majeurs dans le site. Le premier est qu’il respecte désormais la norme IITA, tandis que le second réside dans le lifting complet de la maquette.
La norme IITA est un standard international de publication des données sur l’aide au développement. Elle implique que le site est désormais plus compréhensible par tous et exige qu’il utilise la même terminologie et les mêmes méthodes d’analyse et de publication des données que les autres acteurs du développement.
Avec la norme IITA, les comparaisons entre les différents acteurs du développement sont désormais plus simples à effectuer, ce qui est gage d’une plus grande transparence. Cette norme signifie que le site est désormais en Open data (données ouvertes), c’est à dire que les données sont libres de droit. Elles sont donc utilisables par toute personne et à toute fin et sont aussi redistribuables à l’infini.
La nouvelle maquette de http://transparence.ambafrance-ml.org est plus moderne, unique, et différente de celle des autres sites du ministère français des Affaires étrangères. Elle est plus visuelle, plus lisible et plus coloré. Les données les plus importantes sont mises en valeur par rapport aux autres, et il y a des graphiques, etc. La nouvelle maquette rend le site plus ludique : quand on clique une fiche-projet, on arrive sur une page, une « vue d’ensemble » qui résume le projet. On peut ensuite cliquer à certains endroits pour avoir accès à plus de détails ou à un type de données précis comme les données financières, les résultats attendus, et les réalisations concrètes obtenues.
Elle accroit également la liberté du visiteur qui peut ainsi explorer les projets via plusieurs filtres : le secteur d’intervention (ce qui existait déjà), le niveau d’avancement, la localisation, l’organisme d’exécution, le budget, et le type d’aide.
Par ailleurs, le site conserve : l’outil de géolocalisation, même si le visuel de la carte a changé, la même interactivité avec les visiteurs demeure grâce au formulaire de contrôle citoyen et les pages Facebook et Twitter.
La nouvelle version du site utilise les dernières technologies disponibles. L’onglet « mode d’emploi » a été renforcé par un glossaire sur les termes de l’aide au développement et par des informations sur les diverses façons pour proposer un projet de développement à la France. Toutes les fiches ont été réactualisées et les données datent de janvier 2014.
Le Mali est le premier pays où la France réalise un tel projet.
D’ici fin 2014, des sites similaires seront mis en place dans les pays pauvres prioritaires de la France (Burkina Faso, Niger, Sénégal, Bénin, Burundi, République centrafricaine, Comores, République démocratique du Congo, Djibouti, Ghana, Guinée, Madagascar, Mauritanie, Togo et Tchad).
Une interface « centrale » est également prévue, un site internet qui permet une visualisation agrégée de l’aide française dans les différents pays.
Rappelons par ailleurs que la France s’est engagée depuis le 15 mai 2013 à la conférence des donateurs de Bruxelles, à verser au Mali, 280 millions d’euros (183,6 milliards de Fcfa) sur 2 ans à titre bilatéral. La France participe aussi à hauteur de 20% (104 millions d’euros soient 68,2 milliards de Fcfa) de la contribution de l’Union européenne d’un montant de 520 millions d’euros (341 milliards de Fcfa).
Au Mali, les projets d’aide d’urgence et d’aide au développement français se déploient dans tout le pays. Les populations vulnérables (enfants, femmes et personnes déplacées) de la crise multidimensionnelle de 2012 sont les premiers bénéficiaires de ces initiatives exécutées en partenariat avec les organisations internationales et leurs agences, les ONG maliennes, et françaises et le gouvernement malien.
L’agriculture, la sécurité alimentaire, l’aide humanitaire, l’éducation et la culture sont des volets figurant dans les domaines d’intervention de la France dans notre pays qui, par ailleurs opère dans les secteurs de l’eau l’assainissement, l’environnement, les ressources naturelles, la gouvernance, le développement urbain, l’éducation et la santé.
S. TANGARA