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Gestion de la vie chère : un casse-tête !

Au Mali, la flambée des prix de produits alimentaires et pétroliers est désormais une réalité partout dans le pays. Pendant que les populations sont à bout de souffle, le gouvernement montre toute sa peine dans la gestion de cette situation difficile. Le dimanche 07 août 2022, un Conseil de ministres extraordinaire s’est tenu à Koulouba, sous la présidence du président de la Transition, Col. Assimi Goïta. A l’issue de la rencontre, les prix indicatifs plafonds de vente en gros et au détail, pas si différents des précédents qui n’ont pas fait effet, ont été rendus publics dans la soirée. Il reste à voir si cette fois-ci ces consignes seront respectées sur les différents marchés du pays.   

Au moment où ce Conseil de ministres extraordinaire se tenait, la cherté de la vie dépassait tous les commentaires. Aucun produit, encore moins un secteur n’échappait à la réalité. Ces derniers prix indicatifs plafonds déterminés avec la participation du chef de l’État lui-même, donne certainement une lueur d’espoir aux populations qui ne demandent que l’accessibilité des produits alimentaires aux prix abordables.

Le même soir du Conseil de ministres extraordinaire, M. Mohamed Ould MAHMOUD, ministre de l’Industrie et du Commerce, est passé à la télévision nationale pour annoncer les mesures prises par le gouvernement. « Le gouvernement a fait de gros efforts pour établir ces prix. Donc, refusez de payer plus cher et dénoncez les contrevenants ! », a-t-il lancé aux consommateurs.

Au moment où nous mettions cet article sous presse, le panier de la ménagère vivait des heures assez sombres par endroit. Interrogé sur la situation, Fousseini Dicko, un boutiquier d’un quartier de la Commune I du District de Bamako, nous témoigne : « Le gouvernement nous demande de vendre le sucre à 600F CFA alors que les grossistes nous cèdent le sac de 50 kg entre 35 000 et 40 000 F CFA. A ce prix, nous ne pouvons pas vendre le kilo à 600F CFA comme l’exigent les autorités. Malgré cette réalité, connue par tous les services de l’État intervenant dans le secteur du commerce, l’on continue d’intimider ou même d’arrêter des commerçants détaillants pour non-respect du prix de plafonds. Cela est vraiment injuste. »

La population s’impatiente !

Jusqu’ici, les populations acceptaient les raisons avancées par le gouvernement à travers la direction du Commerce et de la Concurrence qui expliquait cette flambée de prix par des raisons telles que ‘’les mauvaises campagnes agricoles successives marquées par le boycott de la culture du coton’’ ; ‘’l’insécurité dans les zones agro-pastorales’’; ‘’le ralentissement des activités économiques en raison des mesures anti covid19’’ ; ‘’l’augmentation de la demande mondiale des produits de base’’ ; l’envolée des cours mondiaux pour la plupart des matières premières’’ ; ‘’la hausse de plus de 20% du coût du fret maritime’’ ; ‘’l’augmentation du tarif des conteneurs et surtout la situation d’embargo subie par le Mali’’… Autant d’excuses qui canalisaient les esprits jusqu’ici.

Mais, apparemment cette patience commence à avoir ses limites et des voix s’élèvent petit à petit pour interpeller le gouvernement sur sa responsabilité. D’abord, au cours de la semaine dernière, la société civile, notamment à travers le Front populaire Contre la Vie chère, a affiché ses inquiétudes en ces termes : « La vie des Maliens devient de plus en plus chère. Plus d’un mois après la levée de l’embargo sur le Mali, les Maliens constatent du jour au lendemain la flambée des prix des produits alimentaires dans les marchés. Il s’agit notamment du sucre, du lait en poudre, de l’huile alimentaire, du riz importé, entre autres. Les produits alimentaires ne sont plus à la portée du citoyen lambda qui vit en dessous du seuil de la pauvreté. »

À l’intérieur du pays, notamment à Gao, c’est tout une marée humaine qui a pris d’assaut les rues pour montrer son ras-le-bol contre la vie chère. Pour Halidou Alhousseini Maïga, président des mouvements et associations de la jeunesse de Gao, la théorie d’une crise générale ne tient pas la route. « Écoutez, nous avons des informations dans les pays voisins, la situation n’est pas aussi grave chez eux comme ici. À Gao aujourd’hui, il y a des familles qui ont de la peine à assurer la nourriture dans leur famille. Il faut que les autorités trouvent une solution », a-t-il insisté.

D’autres, par contre, ont choisi les réseaux sociaux pour exprimer leurs inquiétudes face à la limite affichée par les autorités de la transition dans la gestion de cette flambée de prix. Ces mesures prises le 7 août 2022 par le gouvernement vont-elles être cette fois-ci respectées ? Difficile de répondre si vite, mais l’avenir nous édifiera.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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