Dans une note rendue publique, hier, jeudi 4 juillet, portant: ‘’Déclaration sur les sujets d’actualité en rapport avec le Processus de Paix au Mali’’, le Président de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, M. Sidi Brahim Ould Sidatt, a exposé la position de son mouvement par rapport aux différents sujets à la UNE dans le pays.
Les « enfants chouchous » de Kidal ont sonné l’alerte, hier, jeudi 4 juillet. Loin de celui de Roland qui lançait un appel à la rescousse au Roi Charlemagne traversant le port d’Aix, il s’agit de celui au parfum autoritariste et indépendantiste et qui doit certainement et très prochainement faire réagir Bamako pour situer l’opinion nationale dans les vrais contextes des choses. De la prorogation du mandat de la MINUSMA à l’interview du latiniste Ibrahim Boubacar Kéïta accordée à Jeune Afrique en passant par le dialogue national inclusif en cours de préparation pour conclure avec l’état des lieux de la mise en œuvre de l’Accord dit de paix et de réconciliation nationale, le «Chef de Kidal », M. Sidi Brahim Ould Sidatt, a porté à la connaissance de l’opinion nationale et internationale de la perception de «ses Azawadiens » sur les sujets suscités. Mais, faut-il le dire, d’une manière qualifiable de jet de pierres dans le jardin de l’adepte de la littérature médiévale de Sebenikoro.
Au sujet de la prolongation du mandat de la MINUSMA
Le Conseil de Sécurité de l’ONU, à travers la résolution 2480, vient de proroger d’un an le mandat de la mission onusienne de maintien de paix au Mali avec comme quitus; redoubler d’efforts pour atteindre des résultats tangibles en rapport avec sa principale priorité qui demeure l’appui à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger, et d’offrir assistance au plan sécuritaire aux Régions du Centre du pays. Comme on pouvait s’y attendre ,le mouvement après avoir félicité avec décision s’est dit confiant que le régime de sanction s’appliquera en toute transparence et de manière juste à l’ensemble des Parties à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, sans distinction aucune.
Au titre du dialogue politique inclusif
Fruit de maintes démarches menées par l’opposition, le Dialogue politique inclusif devant se tenir très prochainement est censé pour certains observateurs à servir de facteur de réadaptation et de consensus autour des différents mécanismes de gestion de la crise multidimensionnelle que notre pays vit depuis plusieurs années. Chose stupéfiante ? Le négrier du Nord ; pardon, M. Sidatt, a appelé le pouvoir central de Bamako à se plier à ses exigences au prix de sa participation. À savoir : – Que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger, ne soit remis en cause ni dans la forme, ni dans le fond par ce dialogue ;
– Une participation significative au processus d’élaboration et à la phase de validation des termes de référence du Dialogue politique inclusif ;
– Une participation à tous les niveaux d’organisation du processus du Dialogue.
Au sujet de l’interview d’IBK dans Jeune Afrique
Si le Chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé a traité modérément le locataire de Koulouba de « Ubus » et de « Petit Monsieur » , le Chef des maîtres de Kidal n’a pas, lui, mâché les mots en répondant certains propos d’IBK à leur encontre. «La CMA regrette que le Président de la République, S.E Ibrahim Boubacar Kéïta, censé être le garant de l’indispensable confiance entre les Parties au processus de paix distille des appréciations inappropriées à l’intention des leaders de la CMA (…). Dans cette interview exclusive, la CMA regrette que le Président de la République soit l’auteur d’une stigmatisation ethnique en mettant l’accent sur les Touaregs pour parler des leaders de la CMA sachant bien pourtant qu’ils ne sont pas issus d’une seule ethnie ni d’une seule communauté du pays », a déploré M. Sidatt avant de rajouter que faisant allusion aux indemnités que perçoivent les membres des organes chargés de la mise en œuvre de l’Accord, qu’il convient de répondre que ce sont des émoluments dont bénéficient toutes les parties à l’Accord y compris la partie gouvernementale. «C’est loin d’être une aumône », s’est-il emporté.
Aussi, la CMA presse Bamako à réviser la Constitution
Après avoir exprimé les préoccupations de son groupement quant à la gestion entourée par un manque de transparence des fonds dévoués à la mise en œuvre l’Accord et, ce, malgré la détérioration continue des services sociaux de base dans les cinq Régions de l’Azawad tout en exigeant qu’il soit mis en place dans les meilleurs délais un cadre d’audit avec toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de l’Accord y compris les Bailleurs de fonds, la Coordination des mouvements de l’Azawad, par la voix de son Président, Ould Sidatt, a regretté le retard constaté dans le processus de Révision constitutionnelle. «La CMA note avec regret l’immobilisme sur les questions de réforme constitutionnelle. (…) À cet égard, la CMA exprime son inquiétude de voir que cette question fondamentale qui est l’ossature de l’avenir institutionnel du pays soit subordonnée à un dialogue politique aux enjeux politiques pas encore totalement clarifiés ».
Seydou Konaté
Source: Le Combat