Abdoul Karim Coulibaly était un gendarme et portait le grade de maréchal des logis-chef en plus. Ce dernier, censé protéger l’épouse d’un de ses frères d’armes qui lui avait été pourtant confiée, finira par commettre un viol sur la dame.
En 2011, le gendarme Hamidou William Dembélé, aussi maréchal des logis-chef du corps, a été muté à Sélingué, une localité du Mali. Ce dernier a bénéficié d’un stage de formation de longue durée en Russie. Comme il venait d’être muté à Sélingué, Hamidou William a confié Hortense Tomy Traoré, son épouse, à son frère d’arme Abdoul Karim Coulibaly, aussi maréchal des logis-chef. Abdoul était à la fois un camarade et promotionnaire au nommé Hamidou. Après alors le départ du sieur Hamidou, Abdoul Karim se rendait chez lui, pour apporter son assistance à la dame(Hortense). Pendant un bon moment, tout s’est bien passé jusqu’en date du 28 mars 2014.Courant cette nuit, Adja et Aminata, deux voisines de Hortense, ont demandé à la dame de laisser sa porte ouverte. Elles l’avaient prévenu qu’elles passeront chez elle pour causer avec elle, courant la nuit du 28 mars 2014.Ces révélations, faites dans l’arrêt du tribunal militaire de Bamako dont nous disposons une copie, confient qu’Adja passait d’ailleurs souvent la nuit chez Hortense. Le rendez-vous étant donné, Hortense a laissé sa porte ouverte pour les deux dames. Elle s’est allongée dans le salon sur le fauteuil, attendant ses deux voisines (Adja et Aminata).S’étant endormie, Hortense a été réveillée en sursaut, puisqu’elle venait d’être touchée par un autre homme différent d’Hamidou William Dembélé, son époux qui se trouvait à Sélingué, au moment des faits. Et paradoxalement, la dame s’est rendue compte que l’homme qui venait de lui toucher était Abdoul, l’homme censé la protéger. Mécontent et vu qu’il faisait un peu tard, Hortense a interpellé Abdoul Karim. Elle lui a demandé ce qu’il était venu chercher dans sa maison, puisqu’il faisait nuit. Au lieu de la répondre, Abdoul a voulu connaitre la position des deux voisines (Adja et Aminata). « Dès qu’Hortense lui a dit qu’elles sont censées venir d’un moment à un autre, Abdoul Karim a fait un pas en arrière, pour d’abord boucler la porte. Ensuite, il est venu se pointer devant elle. N’ayant pas toujours compris l’intention réelle du sieur Coulibaly, la dame lui a demandé de quitter sa maison », indique l’arrêt. Sachant bien le plan qu’il avait déjà tracé, Abdoul Karim Coulibaly a fait savoir à Hortense qu’il va s’asseoir le temps que Adja et Aminata arrivent pour la causerie. C’est ainsi qu’il est resté assis chez la dame, pendant que l’épouse de son frère d’arme s’était couchée. « Contre toute attente, Abdoul Karim s’est jeté sur Hortense en la saisissant par la robe qu’il a déchirée. Ensuite, il a tordu les deux mains de la dame derrière son dos. Etant dans la position agenouillée, il a entrepris, par derrière, des actes de pénétrations sexuelles, après avoir soulevé la robe de la dame, puisqu’Hortense ne portait pas de dessous », lit-on dans l’arrêt du tribunal militaire. Violée de la sorte, Hortense confiera qu’Abdoul Karim répondra de son acte devant justice. Le lendemain, elle a reçu la visite de Sidi Yaya Cissé, un autre gendarme à qui elle accepta de raconter la scène. Ce dernier a saisi le commandant d’Escadron. Après avoir appris cela, Abdoul Karim est venu proférer des menaces, demandant à la dame de garder le silence au risque de lui faire du mal, selon l’arrêt. Le lendemain, Hortense a pris quelques affaires et a nuitamment regagné son domicile paternel qui se trouve à Kita. C’est ainsi qu’Abdoul Karim Coulibaly a été interpellé puis arrêté pour « viol », fait prévu et puni par le code pénal malien. Dans l’arrêt, il est ressort qu’Abdoul a clairement reconnu les faits à lui réprimandés. Il soutient qu’il s’agit des relations sexuelles consensuelles entre lui et la dame.
Les explications du désormais maréchal des logis-chef dégradé et radié du corps !
Interrogé, Abdoul a donné sa version des faits. Il explique que son regard et celui d’Hortense se sont croisés, lorsqu’il était assis chez elle. Du coup, il dit avoir constaté que les cuisses de la dame étaient quasiment exposées. Alors excité, il explique qu’il s’est approché d’elle pour la toucher aux fesses. Abdoul annonce que la dame a poussé sa main, dans un premier temps. Et lorsqu’il a posé sa main pour la seconde fois, la dame n’a pas réagi, selon lui. Il soutient l’avoir alors déshabillé à moitié, avant de procéder à l’acte sans violence et ni contrainte, lit-on dans l’arrêt. « Peu de temps après, elle a changé de position, et qu’il a entretenu avec elle les rapports sexuels. Après, elle a été prise de remords en déclarant qu’elle est la femme de son collègue », indique-t-on. Abdoul explique avoir reçu un message de remords et de panique venant de la dame, le matin, avant qu’elle ne s’en allait à Kita. Il soutient avoir été informé d’une plainte venant de la dame, par le service d’investigation judicaire du camp I. Ouverte le mardi dernier, la 1ère session ordinaire de la chambre criminelle du tribunal militaire de Bamako s’est prononcée sur l’affaire. Les juges ont retenu 20 ans de réclusion criminelle contre Abdoul Karim Coulibaly. Aussi, il a été décidé de lui radier du corps et de lui retirer son grade de maréchal des logis-chef.
Mamadou Diarra