L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo détenu à la Cour pénale internationale (CPI), a « mis en mission» le Front populaire ivoirien ( FPI, opposition) à l’effet de se rapprocher des partis politiques de gauche en Côte d’Ivoire pour renforcer et s’approprier davantage la problématique de la réconciliation nationale dans le pays ».
« Le président Laurent Gbagbo demande au FPI d’approcher les partis politiques de gauche pour renforcer et s’approprier davantage la problématique de la réconciliation nationale, gage de la stabilité et d’une paix durable en Côte d’Ivoire», a annoncé lundi à Abidjan, Assoa Adou, le secrétaire général du FPI dans un point de presse.
« Le président Gbagbo demande au parti d’entreprendre sans délai toutes les initiatives nécessaires en vue de la promotion et de la mise en œuvre effective de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Il met en mission le parti auprès de tous les acteurs de la vie politique et de la société civile sans exception en vue d’une grande mobilisation pour construire ensemble les bases d’une réconciliation vraie », a ajouté M. Adou.
Cette instruction de M. Gbagbo demandant à son parti de se rapprocher des « partis politiques de gauche» prend le contre-pied de la volonté du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, parti politique de droite) de créer une plateforme politique de l’opposition dont ferait partie le FPI.
«J’ai informé M. Gbagbo que nous étions en train de mettre en place une nouvelle plateforme politique et il m’a donné son accord récemment pour contacter le FPI», indiquait Henri Konan Bédié, le président du PDCI (ex-allié au pouvoir) le mois dernier dans un entretien avec une chaîne de télévision française.
Auparavant, le secrétaire général du parti de Gbagbo a dénoncé l’inefficacité des institutions mises en place par le président ivoirien, Alassane Ouattara pour la réconciliation nationale dans le pays. «Les institutions mises en place par le chef de l’État lui-même pour réconcilier les ivoiriens se sont heurtées à des actes de sabotage orchestrés de l’intérieur même du régime (…), a-t-il soutenu.
En définitive, cette année, après la crise liée au contentieux électoral, les ivoiriens vivent encore dans une atmosphère de division», a regretté M. Adou estimant que la réconciliation est « un élément important pour la reconstruction du pays et pour l’instauration d’une paix durable ».
L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo en attente d’une audience dite « d’acquittement » à la Cour pénale internationale (CPI), a effectivement repris les rênes de son parti en novembre dernier après le décès de Abou Drahamane Sangaré, le président de la branche radicale du FPI baptisée «Les Gbagbo ou rien (GOR)».
LB/ls/APA