Le collectif des syndicats de l’éducation de la Région de Gao observe une grève à compter du jeudi 8 février jusqu’au paiement intégral de leur salaire du mois de janvier 2018. Cet un avis qui est affiché au niveau du lycée Yana Maïga est signé par le SNEC, le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT), le syndicat de l’éducation de base (SYNEB), le SYPESCO, le SYNESEC et le SYLDEF.
Notre équipe de reportage s’est rendue hier matin au lycée Yana Maïga pour constater la grève. Nous avons rencontré Siatou Maïga en classe de 11è sciences économiques et sociales (SES). « Ce matin, je suis venue pour étudier, malheureusement nos enseignants sont en grève. Je souhaite que l’Etat fasse quelque chose pour que nous puissions étudier sans problème », a-t-elle lancé.
Dans la même cour, nous avons interrogé le bachelier en série sciences économiques et sociales (SES), Oumar Diarra « c’est ma première fois d’être dans une classe de terminale et je compte faire tout pour passer à mon premier examen. Nous sommes des enfants de l’Etat, donc l’Etat doit payer les enseignants parce qu’ils ont aussi des familles à nourrir », a dit l’élève Diarra.
Quant au parent d’élèves Bouba Awatane que nous avons interrogé sur la situation de la grève des enseignants, il a répondu que les autorités de notre pays ne se soucient pas des enfants des pauvres, car les leurs sont dans des écoles privées à l’étranger. L’enseignant des collectivités territoriales au lycée Yana Maïga, Alassane Touré a précisé qu’il a observé la grève du collectif des syndicats de l’éducation de la Région pour non paiement du salaire de janvier 2018, mais dès qu’il touchera son salaire, il reviendra immédiatement en classe pour dispenser son cours de français.
Le censeur du lycée Yana Maïga, Amadou Sokanda a indiqué que l’effectif des enseignants de son établissement est de 47 professeurs composés de fonctionnaires et de vacataires, dont la majorité a observé la grève. D’autres sont en classe pour le test pédagogique pour passer au grade de professeur titulaire ou principal, a précisé le censeur du lycée.
Le directeur de l’Académie d’enseignement de Gao, Ahamed Dicko a précisé qu’il est informé de la grève du collectif. Apparemment, il n’est pas du même avis que les grévistes. « Les enseignants d’aujourd’hui fruit de la démocratie peuvent se permettre cette situation, sinon ils peuvent venir dispenser les cours en attendant, parce que la Région de Gao a connu une crise qui vaut la peine de faire ce travail d’enseignant à l’endroit de leurs enfants, leurs neveux et cousins afin que ceux-ci réussissent », a-t-il plaidé. Avant d’enchaîner que depuis longtemps, il constate que le mois de janvier a toujours posé des problèmes sur le plan salarial, mais dès que ce mois passe, tout se met dans l’ordre, a souligné le directeur de l’Académie de Gao.
Abdourhamane TOURÉ
AMAP-Gao
Source: Essor