Il concerne 1600 combattants affiliés à la CMA, à la Plateforme et aux autres mouvements concernés par le processus de DDR et intégration accélérée des bataillons du MOC
Après les visites aux notables de la cité des Askia, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, a procédé, mardi à Gao, au lancement officiel du processus de désarmement, démobilisation, réinsertion et intégration accélérée des bataillons du Mécanisme d’opération et de coordination (MOC) des Régions de Gao, Tombouctou et Kidal. C’était en présence du gouverneur de la Région de Gao, le général de brigade, Sidiki Samaké. Le processus de DDR-Intégration accélérée qui a ainsi démarré le 6 novembre 2018 pour une durée de trois semaines, concernera 1600 combattants affiliés à la CMA, à la Plateforme et aux autres mouvements. Il a pour objectif de faire avancer le processus de DDR-Intégration en commençant par les combattants du MOC.
A l’issue du processus, chaque combattant aura le choix, soit de devenir un civil, en optant pour la réinsertion socio-économique, soit d’entrer dans les forces de défense et de sécurité en choisissant l’intégration, s’il répond aux critères déjà agréés par les signataires. La cérémonie de lancement officiel du processus de DDR-Intégration accélérée qui s’est poursuivie à la direction régionale de la police nationale de Gao, a enregistré la présence du président de la Commission nationale de désarmement, démobilisation, réinsertion (CNDDR), Zahabi Ould Sidi Mohamed, du président de la commission d’intégration, le général de division, Daniel Poudiougou, du chef d’Etat-major général des armées, le général de division, M’Bemba Moussa Kéita. Etaient également présents des bataillons du MOC des Régions de Gao, Tombouctou et Kidal, les parties signataires du processus de l’Accord d’Alger et la communauté internationale à travers la MINUSMA, la force Barkhane et la force conjointe du G5-Sahel.
Le président de la CMA, Algabass Ag Intallah, a affirmé que ce processus du DDR-Intégration accélérée est un commencement du retour de la paix et de la cohésion sociale. Selon le responsable de la CMA, les Maliens doivent se tendre la main pour aller à l’essentiel qui est le développement du pays. Le coordinateur de la Coordination des mouvements d’entente (CME), Hassane Ag Mehdy, a assuré avoir l’ultime conviction qu’avec ce processus qui vient de démarrer, le Mali aura la paix et que nous passerons à son développement socio-économique.
Pour le porte-parole de la Plateforme, Moulaye Ahmed Ould Moulaye, l’épine dorsale de la paix demandée aux parties prenantes est de s’investir pour elle. De son côté, le président de la CNDDR a soutenu que la procédure du processus de DDR-Intégration accélérée est conforme à la vision du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. En effet, celui-ci a voulu que le processus soit planifié sur 11 à 12 mois. Zahabi Ould Sidi Mohamed a indiqué que le lancement du processus de DDR-intégration accélérée a une très grande signification, car ayant la caution de toutes les parties signataires du processus de l’Accord de paix de 2015.
Le chef d’Etat-major général des armées a affirmé que tous ceux qui remplissent les conditions, viendront dans la famille des Forces armées du Mali (FAMA) qui restent dignes et loyales au service de la nation. La représentante du secrétaire général des Nations unies au Mali, Mme M’Baranga Gasarabwe, a rappellé que l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali mettait l’accent sur la stabilité du pays, particulièrement au nord, afin d’assurer la sécurité des populations et des biens sur l’ensemble du territoire de la République du Mali. Elle a ajouté que l’Accord prévoit la réforme du secteur de la sécurité qui englobe le désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et l’intégration des combattants.
En mars 2018, les trois parties signataires maliennes ont présenté un chronogramme pour accélérer la mise en œuvre de ces prescriptions en matière de défense et de sécurité, relatives notamment au Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), au DDR et à l’intégration dans les Forces de défense et de sécurité, a indiqué Mme M’Baranga Gasarabwe. Pour elle, cela contribuera à une étape majeure dans la reconstitution et le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire de la République du Mali. Selon Mme M’Baranga Gasarabwe, la mise en œuvre du DDR et de l’intégration accélérée aidera à renforcer la paix et la sécurité sur tout le territoire national et à améliorer la protection de la population par des institutions nationales solides et représentatives.
Au nom des Nations unies, Mme Gasarabwe a salué les avancées notables faites par les parties maliennes qui ont pu surmonter les obstacles pour permettre à toute citoyenne et tout citoyen malien de jouir de ses droits fondamentaux quant à la paix, la dignité et l’égalité des chances.
Dans son intervention, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a souligné que depuis la signature de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, le gouvernement du Mali, les parties signataires et la communauté internationale, à travers la Minusma, la force Barkhane et le G5-Sahel, sont à pied d’œuvre pour permettre à notre pays de sortir de la crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis les événements douloureux de 2012. Lassine Bouaré a soutenu qu’au niveau des quatre points principaux volets de l’Accord, des actions concrètes ont été menées avec des résultats tangibles qui ont permis d’instaurer la confiance entre les parties et de sauvegarder l’unité et l’intégrité territoriale nationale.
Lassine Bouaré a déclaré que pour ces raisons, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, après sa brillante réélection à la magistrature suprême de notre pays, a fait de la mise en œuvre de l’Accord, son cheval de bataille. «La réussite de cette opération à laquelle j’attache une importance particulière permettra d’une part de jeter les bases des patrouilles mixtes qui auront en charge la sécurisation des personnes et de leurs biens dans les Régions nord du pays confrontées à un banditisme récurrent et aussi de jeter, d’autre part, les bases de l’armée reconstituée qui constitue une préoccupation majeure pour les plus hautes autorités du pays», a poursuivi le ministre Bouaré.
M. Bouaré a appellé à l’engagement sans réserve et au sens élevé de la responsabilité de toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de l’Accord, notamment les groupes armés, pour éviter tout clivage et constituer un front commun à l’avant-garde du combat pour la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Au nom du président de la République et du Premier ministre, le ministre Bouaré a adressé ses vifs remerciements aux forces maliennes, à la MINUSMA, à la force Barkhane et à la Force conjointe du G5-Sahel.
Abdourhamane TOURÉ
AMAP-Gao
L’Essor