Selon des sources sur place, une marche non autorisée a été organisée ce matin à Gao.
Les manifestants ont quitté la place des martyrs pour le gouvernorat, pour une marche baptisée ‘’marche pacifique des mouvements de résistance de civils’’. Motif : protester contre la mise en place des autorités intérimaires que le gouvernement et les groupes armés signataires de l’Accord s’apprêtent à mettre en place dans les 5 régions nord du Mali (Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka, Taoudénit). Il se trouve que la marche n’était pas autorisée. De ce fait, les forces de l’ordre ont voulu disperser la foule avec les gaz lacrymogène. Malheureusement, cela n’a rien pu face à la détermination des manifestants lesquels se disaient prêts à ‘’marcher même s’il faut marcher sur leurs cadavres’’.
Arrivés au niveau du commissariat de Gao, les policiers ont reçu l’ordre de ne pas permettre aux manifestants de passer. C’est face à ce refus que des manifestants ont voulu saccager le commissariat, poussant les flics à faire des tirs de sommation. Les forces de l’ordre étaient loin d’imaginer que les manifestants étaient aussi bien armés. Ils l’apprendront à leurs dépens quand certains d’entre eux ont été blessés. Résultats, elles étaient obligées de se défendre. C’est dans cette confusion que 2 manifestants ont été tués. Par qui ? C’est là la question.
Certaines sources affirment qu’ils ont été tués par les forces maliennes, alors que des sources sécuritaires à Gao disent qu’ils ont été fauchés par des tirs provenant de la foule. Dans tous les cas, les manifestants étaient bien armés et ont même continué à faire des tirs à travers la ville. Ils s’attaquaient aux biens des responsables locaux ayant déclaré auparavant sur les antennes locales leur opposition à la marche. De sources hospitalières, on apprend qu’en plus des 2 morts, et il y a eu en tout 18 blessés dont 14 manifestants, 2 policiers et 2 gardes.
Selon nos sources, cette marche est l’œuvre des ressortissants de la région de Gao vivant à l’étranger notamment Ibrahim Touré des USA, Mme Coulibaly Ramata Maïga de la France, 10 personnes venues du Ghana, 6 du Togo, 3 du Burkina Faso et d’autres du Niger.
Aux dernières nouvelles, la situation est relativement calme même si des tirs sporadiques sont entendus à travers la ville.
A. Diakité
La rédaction