Le gouvernement gabonais a suspendu les cours dans l’enseignement public à compter de vendredi « jusqu’à nouvel ordre » en raison d’une grève des enseignants, accompagnée de manifestations lycéennes, selon un communiqué du ministère de l’Education.
Le ministère, « afin de préserver l’ordre public, invite les parents d’élèves à garder leurs enfants à la maison à compter de vendredi et ce jusqu’à nouvel ordre », indique le communiqué.
Jeudi et vendredi, des centaines de collégiens et lycéens gabonais ont manifesté à Libreville pour réclamer la reprise des cours, perturbés par une grève d’enseignants depuis la rentrée scolaire d’octobre dans plusieurs établissement.
« Il y a grève ici parce que nos professeurs ne sont pas payés et donc on veut être solidaires. Nos professeurs doivent être payés parce qu’ils doivent nous dispenser les cours », a déclaré Basile, élève du lycée technique Omar Bongo Ondimba, lors d’une manifestation sur l’artère périphérique de la capitale, bloquée aux portes de Libreville par un important dispositif policier.
Les enseignants des principaux syndicats de l’Education nationale, réunis au sein de la Conasysed (Convention nationale des syndicats du secteur éducation), reprochent au gouvernement ne pas avoir respecté les engagements pris lors de précédentes négociations début 2013.
Ils demandent notamment l’augmentation du nombre de classes actuellement surchargées, le paiement et la mensualisation d’une prime d’incitation et la régularisation des salaires des enseignants du pré-primaire, selon le groupement syndical.
Depuis 2008, l’enseignement public au Gabon a été affecté par des mouvements sociaux diversement suivis pour dénoncer les mauvaises conditions de travail des enseignants dans les lycées, collèges et écoles.
Le Gabon compte environ 13.000 enseignants dans le secteur public, dont 70% à Libreville, selon un responsable de la Conasysed.