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G5 sahel : Une autre tragi-comedie bien africaine

Alors que les groupes islamistes à tendance djihadiste, dont le tristement célèbre Boko Haram continuent de faire des victimes en Afrique de l’Ouest, les chefs d’Etat des pays concernés peinent toujours à mettre leurs forces en commun pour écarter la menace.

 

Une ‘’comédie’’ aux conséquences tragiques pour les populations. Mais, pas seulement. Que nos chers présidents, reçoivent mes sincères excuses s’ils s’en trouvent froissés, mais le mot ‘’comédie’’ me semble le plus illustrateur de ces réunions interminables, incapables de déboucher sur une stratégie militaire commune contre le terrorisme.

Le dernier acte en date de la comédie a été joué récemment, et a vu l’accession du président nigérien Mahamadou Issouffou à la tête du G5 Sahel doublée de la nomination d’un secrétaire permanent. Quid de la force militaire conjointe censée pacifier le Sahel. Pour toute réponse, j’ai entendu sur RFI un officiel africain exprimer son «espoir de voir la force monter en puissance» et c’est tout. Alors qu’on les attend sur le terrain de l’action, sur le terrain militaire, le seul mérite de nos présidents est d’avoir monté une superstructure au nom qui fait joli, mais qui jusque-là reste une coquille vide.

En fait, rien de nouveau sous le soleil. Les tergiversations qui entourent le G5 Sahel rappellent, à bien des égards, l’idée de la force dite en attente de la Cedeao, tombée aux oubliettes avec la fin de la crise militaro-politique ivoirienne.

Les nouvelles menaces sécuritaires exigent des pays africains et particulièrement ceux du Sahel, une réelle mutualisation des moyens militaires et des renseignements, l’accroissement des moyens et l’implication intelligente des populations dans un cadre plus pragmatique, orienté vers des actions opérationnelles concrètes. Face à ce constat, il est regrettable de voir les chefs d’Etats étaler leurs incompétences, se traduisant par une absence de stratégies véritables, le manque de courage politique ainsi que la mise en avant des méfiances entre états voisins, des egos, de petites querelles de leadership et d’un opportunisme rampant aux bénéfices de leurs propres pouvoirs plutôt qu’ à ceux des populations.

En un mot comme en mille, l’incompétence mêlée au manque de volonté des présidents des pays du Sahel, est la raison principale du martyr des populations. Sinon, le manque de moyens financiers ne saurait, à lui seul, excuser le refus des présidents concernés d’assumer leurs missions régaliennes de sécurisation des populations, ou l’amateurisme suicidaire qui entoure les actions de ceux qui s’y essaient. En effet, dire que les pays du Sahel sont pauvres au point de ne pas être capables de mobiliser 50 millions d’Euros (moins de 32 milliards) nécessaires pour assurer leur propre sécurité, me semble ridicule !Il faut arrêter les faux-fuyants et passer à l’action militaire, car les exemples partout dans le monde, montrent que c’est le seul langage que les terroristes comprennent. Le Tchad a montré l’exemple. Il faut reconnaître à ce pays d’avoir fait le job au point où on s’était pris à annoncer la fin du chef de Boko Haram.

Hélas, le patron de Boko Haram annonce dans une dernière vidéo la poursuite de sa folie meurtrière. Dans des pays sérieux, cette nouvelle aurait suscité une réunion d’urgence ne serait-ce qu’entre experts. Mais que constate-t-on ? La peur et l’incompétence ont paralysé le potentiel de nos présidents qui ont remis leur sort entre les mains de l’Occident, notamment l’Union Européenne. Et pourtant, nombre de pays africains ont déjà fait l’amère expérience de confier leur sécurité à l’étranger. Depuis des années, les occidentaux, américains en tête, ont promis d’aider le Nigéria à neutraliser le chef de Boko Haram. Mais en vain.

Après avoir applaudi Hollande jurant le soutien de la France au Mali contre les djihadistes, les Maliens ont fini par marcher contre l’armée française parce qu’entre autres, ils sont désillusionnés par l’existence de ce «kyste» formé par les djihadistes dans la localité de Kidal. Les exemples sont nombreux qui démontrent que l’agenda des occidentaux obéit plus à leurs intérêts qu’à «l’amitié », ce terme devenu totalement désuet et sans contenu réel, mais dont la magie continue curieusement d’opérer lors des tournées africaines des présidents occidentaux, notamment français.

Les présidents des pays membres du fameux G5 Sahel doivent prendre leur destin en main et imaginer une défense commune face au terrorisme djihadiste. En le faisant, ils ne sauveront pas que les populations, mais aussi leurs pouvoirs auxquels ils semblent tant tenir. Car, à vouloir persister dans leur comédie actuelle, ils seront tous balayés par la menace terroriste.

Comme le disait la star du reggae Alpha Bondy, « nous avons le choix entre avancer ou périr tous comme des idiots ».

A bon entendeur, salut !

Par lanouvelletribune.info

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