Les dirigeants européens vont donner vendredi un coup de pouce politique et financier à la force militaire constituée par cinq pays africains pour lutter contre les groupes jihadistes actifs dans la région du Sahel, lors d’une conférence des donateurs à Bruxelles.
Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront vendredi matin au siège de la Commission européenne autour des dirigeants du Mali, de la Mauritanie, du Tchad, du Niger et du Burkina Faso pour témoigner de leur soutien politique.
L’Union européenne annoncera à cette occasion sa décision de porter sa contribution de 50 à 100 millions d’euros.
Soutenir la Force G5 Sahel face aux défis de la lutte antiterroristes.
La mort de deux soldats de la force antijihadiste française déployée en Afrique de l’Ouest, tués mercredi lorsque leur véhicule a heurté une mine dans le nord-est du Mali, souligne l’importance de cette conférence des donateurs à laquelle participent le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et plusieurs de leurs homologues de l’UE, a expliqué un diplomate européen.
L’attentat contre les militaires français a mis en évidence les défis auquel sont confrontés les cinq pays, parmi les plus pauvres du monde, placés en première ligne d’une guerre contre les groupes jihadistes islamistes et les trafiquants d’armes, de drogue et d’êtres humains.
Diplomate européen
Le Sahel est une voie de passage pour les migrants qui tentent de gagner clandestinement l’Union européenne en embarquant depuis les côtes de la Libye et de la Tunisie.
La force du G5 a besoin de fonds supplémentaires pour l’aider à atteindre son objectif de 5.000 soldats bien entraînés et équipés pour patrouiller les points chauds et rétablir l’autorité dans les zones de non-droit.
Elle s’est dotée d’une structure de commandement et a mené deux opérations, avec l’appui de la France, dans la zone troublée des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Destinée à devenir pleinement opérationnelle à la mi-2018, la force du G5 Sahel opère aux côtés des 4.000 soldats de la force antijihadiste française Barkhane et des 12.000 hommes de l’opération MINUSMA de maintien de la paix des Nations unies au Mali.
‘Environnement instable’
Le commandant de cette force fera un point sur les besoins en équipements. L’UE prévoit de livrer davantage de gilets pare-balles, de matériel de lutte contre les engins explosifs artisanaux, de camions et même un hôpital qui doit être construit au Mali.
Près de 300 millions d’euros ont été mobilisés à ce jour. L’Arabie saoudite a promis 100 millions d’euros et les Etats-Unis 60 millions de dollars.
Un important volet développement accompagne le financement de la force militaire commune à ces cinq pays du Sahel.
Près de 8 milliards d’euros ont été budgétisés par l’Union européenne pour la période 2014-2020. Et la France doit annoncer vendredi un financement bilatéral d’1,2 milliard d’euros sur les cinq prochaines années pour des projets de développemement au Sahel, a-t-on précisé de source diplomatique.
Outre les États membres de l’UE et les Nations unies, une douzaine de pays, dont l’Arabie Saoudite, le Maroc et la Tunisie, seront représentés par leurs ministres des Affaires étrangères.
“Cette très forte participation est la preuve de la prise de conscience collective de l’importance du Sahel pour la stabilité de l’Afrique et aussi de l’Europe”, soulignait-on dans l’entourage du président français.
Le partenariat avec l’Afrique sera l’une des politiques importantes à financer par le prochain budget européen pour la période 2021-2027.
Les dirigeants européens venus participer à la conférence des donateurs du G5 Sahel rejoindront en fin de matinée leurs homologues pour un sommet européen informel consacré à une première discussion sur ce budget pluriannuel.
TV5
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