Selon des témoins et des sources policières, un homme armé est entré peu après minuit (zéro heure 27 minutes précisément) à « La Terrasse », un établissement sur deux niveaux (boîte de nuit au rez-de-chaussée et bar-restaurant à l’étage) apprécié des expatriés. Il a lancé des grenades avant d’ouvrir le feu, puis jeté deux autres grenades en partant à bord d’un véhicule conduit par un complice, en direction d’une patrouille de police, tuant un policier. Entre-temps, l’assaillant, qui était masqué, selon la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), a également tué un ressortissant belge, ainsi que deux Maliens – un gardien et un policier – dans une rue voisine. D’après une source diplomatique, il a crié « mort aux Blancs » !
Les deux suspects arrêtés « pas impliqués » dans la fusillade
Les deux suspects arrêtés par la police malienne sont des délinquants maliens de droit commun mais ne sont « pas impliqués » dans l’attentat dans un restaurant de Bamako qui a fait cinq morts, a appris l’AFP de source policière. « Ils avaient des armes pour commettre des larcins, de petits hold-up, mais ils ne sont pas au cœur des derniers actes terroristes perpétrés » à Bamako, a déclaré à l’AFP un haut responsable de la police malienne, précisant qu’ils n’étaient « pas impliqués » dans l’attentat.
Le groupe de Belmokhtar a revendiqué la fusillade
L’attaque de « La Terrasse » a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a dit vouloir venger son « prophète de l’Occident mécréant qui l’a insulté et moqué », en allusion aux caricatures de Charlie Hebdo, et un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l’armée française en décembre dans le Nord du pays. Avant même cette revendication dans un enregistrement audio diffusé par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar, le gouvernement malien avait dénoncé une attaque « terroriste », affirmant qu’il ne se laisserait « pas intimider par ceux qui n’ont d’autres desseins que de faire éloigner les perspectives de la paix ».
Le gouvernement ne se laissera « pas intimider«
L’attaque, qualifiée de « terroriste » par le gouvernement malien, a été revendiquée samedi par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, mais le pouvoir affirme qu’il ne se laissera « pas intimider par ceux qui n’ont d’autres desseins que de faire éloigner les perspectives de la paix ». « Les Maliens doivent comprendre qu’il n’y a rien au-dessus de la paix », a déclaré le Premier ministre Modibo Kéita à l’issue d’un Conseil de défense, présidé par le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita.
Enquête à Paris pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste
La justice française a ouvert samedi une enquête pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes après l’attentat qui a tué cinq personnes, dont un Français, dans un restaurant du centre de Bamako. Une enquête de ce type est automatique quand un Français est victime d’un crime à l’étranger. Elle a été ouverte par le parquet de Paris pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes, et confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat), a appris l’AFP de source judiciaire. Deux Européens, dont un Français et un Belge, et trois Maliens ont été abattus.
« Mesures communes » franco-maliennes pour renforcer la sécurité (Elysée)
Le président de la République, François Hollande, et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Kéita, ont convenu après l’attentat de Bamako de « mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali », indique l’Elysée samedi dans un communiqué.
Cette décision, relève le communiqué, a été prise au cours d’un entretien de François Hollande avec Ibrahim Boubacar Kéita, à la suite de l’attentat qui s’est produit dans la nuit de vendredi à samedi dans un restaurant du centre de la capitale malienne, et qui a coûté la vie à deux Européens, dont un Français, et trois Maliens.
« Les deux présidents ont examiné les modalités de la coopération sur l’enquête en cours », poursuit le texte. « Ils ont également décidé de mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali », ajoute le communiqué. François Hollande a fait part à son interlocuteur « du soutien total de la France dans la lutte contre le terrorisme ».
Source: L’Indicateur du Renouveau