Un Français, un Belge, trois Maliens et plusieurs blessés c’est le lourd bilan de l’attentat de la terrasse qui a eu lieu dans la nuit du vendredi dernier au samedi. Hormis les deux suspects arrêtés, rien ne filtre pour le moment les enquêtes en cours. Mais au sein des riverains c’est la psychose.
Sur place, le périmètre est sécurisé. Les forces de l’ONU sont à tous les coins de rues. Les passants, motocycliste et véhicules sont obligés de faire de grands détours. Au tour de la Terrasse, sur toute les lèvres ont parle que de l’horrible scène qui a fait 05 morts et plusieurs blessés. Devant le Tamana, un restaurant situé à 100 mètre du lieu du crime, des jeunes au tour du thé dissertent sur le déroulement de l’attentat meurtrier. Abdoulaye appelons le comme ça, dira que la scène s’est produite aux environs de minuit, une heure de grande affluence à la Terrasse. Le commando selon lui enturbanné aurait tout d’abord fait des tirs de sommations avant de tirer à bout portant sur les personnes affolées qui tentaient de s’échapper. La fusillade aura selon durée moins d’une minute. Il affirme même qu’une connaissance à lui du nom de Djawé ferait parti des rescapés. Mieux c’est un miraculé, car à ses dires, la seule fille malienne morte était en sa compagnie. Il semblait plus au parfum que le vigile de Tamana et des autres autour de lui, car personnes n’osa l’interrompre encore moins émettre un avis contraire. Mais comment il a pu franchir la sécurité du restaurant avec son arsenal pour perpétrer son forfait ? Là était la question à mille réponses. Si d’aucuns soutiennent que le loubard préposé à la sécurité à pris la tangente en voyant l’homme armé, d’autres soutiennent que non, car le commando avait dissimulé son arme pour un troisième le gardien mort lors de la fusillade serait le loubard. Inutile de vous dire que sur la question il n’y a pas eu d’unanimité au sein de la petite bande.
Les forces de l’ONU et la police nationale quadrillent bien le périmètre. Une présence qui agace certains passants. « S’ils avaient procédé de la sorte ( minusma NDLR) au lieu de rester dans leurs chambres climatisées et chercher nos sœurs, cela ne se serait jamais produit. » lance un motocycliste visiblement agacé par la situation. Même son de cloche pour cet autre passant qui à la vue d’un véhicule pick-up surmonté d’armes lourdes (12-7) avec à son bord des policiers encagoulés laisse entendre que « c’est juste pour aujourd’hui et demain. Ensuite ils ne feront plus rien. »
La psychose le long de la rue …princesse
Cette rue est réputée chaude et animée surtout pendant le week-end. Pas moins de Dix bars restaurants longent la rue. C’est un endroit idéal pour déstresser après une rude semaine de travail. C’est ce que semblaient d’ailleurs faire les victimes quand ils ont été surpris par le tireur « encagoulé » « enturbanné » c’est selon les versions. Mais après ce qui vient de se produire, la rue risque d’être déserte pour un bon moment. Tablier proposant de la cigarette, des bonbons au coin de la rue princesse, A.D est sûr d’une chose « à partir de maintenant (Vendredi NDLR), dès 17 heures je vide les lieux. Peu importe ce que j’ai gagné au cours de la journée. Ma vie importe plus que de l’argent. »
Affairé sur le moteur d’un tricycle dans son garage juste en face du bla-bla premier restaurant à l’entrée de la rue, Issa est apeuré. « C’est vrai que je ne reste pas ici tard puisque je descends le soir, mais il faut dire que je ne suis pas tranquille à l’idée de savoir que des hommes ont été froidement assassinés à quelques pas de mon lieu de travail. Ça ne me rassure pas, même dans la journée. »
Si les vendeurs et autres travailleurs ont le loisir de vite vider les lieux, c’est n’est le cas des habitants de la zone. Eux sont condamnés à y demeurer. Nombre d’entre eux rencontrés devant leur domicile demandent aux autorités policières de veiller sur les lieux 24/24 et toute la semaine. Ils disent avoir peur pour leur vie.
Comme …Charlie
Le mode opératoire n’est pas sans rappeler à Ismaïl jeunes diplômé sans emploi, habitant des lieux celui des frères Kouchi au sein de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo. Un attentat qui avait fait une dizaine de morts. « La manière d’agir du commando est pareille à celle des frères Kouachi au journal Charlie Hebdo. S’ils ne sont pas du même bord, je parie qu’il en été inspirée. Seul les buts peuvent différer, car à Charlie il s’agissait de tuer des journalistes connus mais ici il s’agissait de tuer, rien que de cela » conclu t-il.
Au-delà de cette rue, la psychose est la chose la mieux partagée aujourd’hui à Bamako. Car la question qui taraude les esprits c’est : Où va-t-il frapper à nouveau ?
Mohamed DAGNOKO
Source: Le Pouce