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Front social : Et si le gouvernement actuel était à bout de souffle ?

A l’allure de l’évolution de la situation sociopolitique et de la demande sociale plus forte, comparable à l’ère GMT (Général Moussa Traoré), l’Exécutif actuel n’est plus légitime aux yeux des partenaires sociaux. Les actions de lutte du bureau central du Syndicat libre des Travailleurs des Affaires étrangères (Syltae), de la Coordination des syndicats de la police, et des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 sont des signaux pour le président de la République de prendre le taureau par les cornes.

 

Avec le bureau central du Syndicat libre des Travailleurs des Affaires étrangères (Syltae), le gouvernement s’était engagé en décembre 2018 à faire examiner les différents textes, en l’occurrence le projet de statut du corps diplomatique de la République du Mali et le décret numéro 05-0464/P-RM du 17 octobre,  fixant la valeur du point d’indice du personnel occupant certains emplois dans les missions diplomatiques et consulaires, en corrigeant les inégalités salariales criardes entre la zone du franc CFA et les autres zones, dans un délai de trois mois. A l’expiration de ce délai et en dépit des multiples démarches entreprises auprès de l’administration en charge des Affaires étrangères, le bureau central du Syltae n’a constaté aucune information sur l’évolution de l’examen desdits textes.

Fort de ce constat, le syndicat décide de reconduire son mot d’ordre de grève de 72h à compter du lundi 18 mars 2019. Malgré la bonne foi du syndicat pour le dialogue, le gouvernement n’a pas réagi à hauteur de souhait. C’est pourquoi, les syndicalistes ont mis à exécution leur mot d’ordre de grève.

Au même moment, la Coordination des syndicats de la police revendique un cadre de vie et de travail meilleur. Même si les sit-in annoncés par la  Coordination des syndicats de la police nationale, composée du Syndicat national de la police, de l’Alliance nationale pour la police et du Syndicat de la police nationale ont été suspendus, les discutions sont toujours en cours.

Les premières tentatives de négociations avec la Direction générale de la police nationale et la Coordination des syndicats de la police nationale ont eu une légère satisfaction. Selon le porte-parole de la Coordination, S/C Jean Antoine Samaké, la Direction générale de la police nationale n’a pas épluché toutes les questions relatives à la mise à disposition de la fanfare. Alors que des questions plus prioritaires sont sur la table.

Il  a rappelé que la coordination a 15 points de revendications. Il s’agit de la situation des perdiems des 1er  et 2e  tours de l’élection présidentielle, le rappel de la prime globale alimentaire de la dernière promotion des élèves sous-officiers de la police, la qualité OPJ pour les sous-officiers de police dans les conditions prévues par la loi.

Les revendications des policiers ne sont pas que financières, dit-il. « Nous souhaitons aussi la réintégration des policiers radiés de 2012 à nos jours, le cas des 119 diplômés, la nomination des officiers dans les postes de commandement, la modification de décision n°2019-0602/DGPN-DPFM du 04 mars 2019 portant l’organisation et le déroulement du concours professionnel, mise à la disposition des unités de police de Bamako pour emploi des éléments de la section musique, comme convenu… »

La situation des victimes suite à la visite de Moussa Mara, Premier ministre au moment des faits, revient sur la table.  « Le dédommagement des policiers victimes des événements de Kidal est un impératif. La dotation complète de tous les policiers en arme individuelle et en tenue, l’adoption d’un arrêté portant l’organisation d’un concours professionnel chaque année, conformément au PV de conciliation paraphé, la modification de l’article 10 du décret N°09-136/PRM du 27 mars 2009 fixant l’organisation et le fonctionnement de la DRH pour la création d’une section rémunération pour la police, l’avant-projet de décret portant relecture du décret n°2018-077/P-RM du 15 mars 2018 fixant des modalités d’application du statut des fonctionnaires de la police nationale, l’application correcte de l’article 134 du Statut de la police nationale, la relecture du décret n°08-351/PRM du 26 juillet 2008 fixant le taux et des modalités d’octroi des primes allouées aux fonctionnaires de la police nationale », ajoute-t-il.

« Au moment où les policiers de  Sikasso ont réussi 20 000 F CFA comme perdiems, leurs camarades de Ménaka et d’autres localités n’ont eu que 2 000 F CFA. Alors que l’argent a été décaissé », dénonce-t-il.

Pour le secrétaire général de l’Alliance nationale pour la police, Youssouf Fofana, les propositions de la hiérarchie n’ont pas été à hauteur de souhait. Il soutient que rien n’empêchera les sit-in prévus du 18 au 19 mars devant la Direction générale de la police nationale et le ministère de la Sécurité et de la Protection civile.

La direction s’est engagée à prendre en compte la question relative à la situation des policiers de Kidal, la dotation en arme des agents, une partie de la situation financière a été prise en compte et la construction du siège du GMS de Gao ont été les premières motivations pour suspendre. Mais la coordination reste déterminée à faire      aboutir tous les points de revendications. C’est pourquoi, ajoute-t-il, la campagne de sensibilisation sera menée dans tous les groupements pour passer le message du changement.

Un autre préavis de grève des enseignants en gestation !

Cette situation a trouvé le gouvernement sur un front qui dépasse tout l’entendement. Il s’agit bien de la question des enseignants.

En lutte depuis des années, les initiatives de la commission de conciliation du ministre de la Fonction publique n’arrivent pas à décanter  les nombreux points inscrits dans le cahier de doléances des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre. Les enseignants restent jusque-là insatisfaits.

D’ailleurs, les réunions se multiplient pour définir le plan d’action après le 5 avril. Il faut la satisfaction des doléances qui  ont trait à l’intégration effective de tous les enseignants à la fonction publique de l’Etat, la passerelle entre le secondaire et le supérieur, la diligence de la hiérarchisation, de l’intégration, de l’avancement, des réclamations et des corrections d’indice et de numéro matricule des militants qui sont à l’attente, etc.

D’autres emboîteront le pas, notamment les syndicats de la santé.

Ces demandes sociales sont fortes aujourd’hui et le gouvernement n’a plus capacité à y faire face. Le salut ne peut donc venir que d’une nouvelle équipe gouvernementale.

Zan Diarra

Soleil Hebdo

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