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Front social : Colère des syndicats de la santé

Le mardi 10 juillet 2018, la plateforme des syndicats de la santé du Mali (PLA.S.S.MA) a adressé (encore) au ministre du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, un préavis de grève de 360 heures, soit 15 jours à partir du 26 Juillet 2018 à 00heure…

La plate-forme des syndicats des médecins du Mali avait, en effet, observé 2 séances de grèves (05 au 06 juin et du 12 au 14 juin 2018) à travers tout le pays, après celui de l’année dernière (38 jours). Et cela, à cause de l’incapacité notoire du gouvernement à satisfaire leurs revendications, précisément celui du ministre en charge du travail, Racky Talla. Ainsi, la plateforme des syndicats de la santé du Mali (PLA.S.S.MA) a adressé, le mardi dernier, au ministre du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, un nouveau préavis de grève de 360 heures, soit 15 jours à partir du 26 Juillet 2018 à 00 heure.

Les syndicalistes exigent, sans délai, un statut des agents de la santé du Mali dont le contenu comprendra le recrutement direct des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes sans concours dans la fonction publique de l’Etat ou des collectivités territoriales. «Considérant le non-respect des engagements pris par les autorités politiques, administratives et sanitaires dans le procès-verbal du 16 avril 2017 ; considérant l’indifférence du gouvernement suite au dépôt du cahier de charge du SY.ME.MA depuis le 12 juillet 2017 ; considérant le PV de non conciliation du 04 juin 2018 de la grève des neuf jours ; considérant le non-respect des engagements pris par les autorités politiques, administratives et sanitaires à l’égard de tout ce qui précède. La plateforme des syndicats de la santé du Mali (PLA.S.S.MA) exige sans délai un statut des agents de la santé du Mali », peut-on lire dans le préavis de grève.

Selon les syndicats de la santé, le contenu de ce statut comprendra la création du conseil supérieur de la santé ; la révision de l’indice salarial et des primes des agents de santé ; le recrutement direct des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes sans concours à la fonction publique de l’Etat ou des collectivités territoriales; le reclassement des techniciens supérieurs 82 équivalent de la licence en catégorie A (licence)…

Par ailleurs, les syndicalistes veulent aussi l’application des points d’accord du procès-verbal de conciliation du 16 avril 2017 (grève des 38 jours) : l’intégration des contractuels sur fond Asaco dans la fonction publique des collectivités ; l’intégration des contractuels des hôpitaux dans la fonction publique de l’Etat ; la mise en place d’un fonds spécial de garantie pour les médecins du secteur privé; la création d’une passerelle entre la fonction publique des collectivités territoriales et l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique…

 

Les hôpitaux à l’agonie sous IBK

Depuis accession de Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir, l’état des hôpitaux n’ont cessé de se dégradé. Combien de fois, des patients se sont entendus dire que le scanner de l’hôpital Gabriel Touré ou du Point G était en panne ? Les patients sont régulièrement redirigés vers des structures privées pour faire leur analyse. Combien sont ces familles qui, impuissantes, ont assisté à une mort lente d’un proche ignorant de quoi il souffrait ?

Même accompagner dignement nos morts, nos hôpitaux peinent à assurer souvent le service minimum. Faites un tour des morgues de Bamako, vous rendez compte de l’état de putréfaction des installations et du conditionnement. Quid des soins les plus élémentaires ? Aujourd’hui, quand une ordonnance est prescrite, c’est seulement 10 % des médicaments qui sont au niveau des pharmacies hospitalières. Consulter, soigner, analyser et même laver les morts, tout est inclus dans le business des affairistes. C’est, entre autres, le mal des hôpitaux maliens. Un mal qui s’accentue.

Les praticiens justifient cette situation par le manque de matériel. On se souvient des explications de Djimé Kanté, membre du syndicat de l’hôpital Gabriel Touré, l’année dernière lors de la grève illimitée des blouses blanches. « Ici les conditions de travail sont vraiment déplorables. Lorsque vous arrivez chez nous, à l’hôpital Gabriel Touré, facilement on vous dit : il n’y a pas de gants, allez acheter vos gants vous-mêmes. Parce qu’il n’y a pas suffisamment de gants pour les médecins. Et souvent les médecins sont très exposés par rapport à ça. Egalement, vous partez au laboratoire pour un simple prélèvement, on vous demande d’aller chercher une seringue, ce qui est tout à fait anormal. Le strict minimum, les médicaments essentiels… Le labo est pratiquement vide.

Et puis les analyses ne sont pas du tout fiables du fait que certains réactifs sont vendus n’importe comment et les équipements sont souvent achetés vraiment dans des conditions très douteuses. Donc c’est un vrai problème. Nous grevons aussi pour ça parce que lorsque nous demandons l’amélioration du plateau technique, lorsque nous demandons le recrutement de personnels qualifiés, je pense que c’est justement pour pallier à des insuffisances de ce genre », avait déclaré le syndicaliste sur une chaîne internationale.

En effet, le Mali a vécu, sous le règne d’Ibrahim Boubacar Keïta,  une situation inédite dans son histoire, à savoir une grève illimitée des agents de santé et qui a duré… Ce qui avait engendré des conséquences incalculables dans un contexte où les soins de santé sont déjà précaires et à un moment de forte chaleur. Allons-nous revivre ce drame cette année ? C’est là la question !

Mohamed Sylla

 

La rédaction 

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