En dépit d’un avis défavorable du Gouverneur du District de Bamako, pour raison des évènements du 22 septembre 2018 fête d’indépendance, l’opposition n’a pas renoncé à prendre d’assaut les rues de Bamako les 21 et 22 septembre derniers au détour successivement d’une caravane et d’un meeting. En effet, selon le calendrier de la lettre adressée au gouverneur, les caravaniers devaient partir des six communes pour converger vers l’esplanade de la Bourse de Travail ou une veillée était prévue suivie d’un meeting le jour anniversaire de l’Indépendance. Les organisateurs visaient manifestement comme objectif de croiser à tout prix le chemin du président IBK et ces invités de marque et jouer les trouble-fête. Considérée comme la provocation de trop, la manifestation a été durement réprimée avec des arrestations parmi les opposants.
L’amer constat est qu’en plus d’être éparses, moins nombreuses et mal organisées, les caravaniers délocalisées étaient comme orphelines tant elles étaient laissées à leur propre sort. Ni le chef de file, Soumaila Cissé, ni son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, n’étaient présents au Mali. Beaucoup plus dur pour les caravaniers laissés pour compte l’absence de leur guide spirituel, le célèbre chroniqueur Mohamed Youssouf Bathyli. Si aucune information n’a été donnée sur la destination du candidat à la présidentielle «de la plateforme restaurons l’espoir’ », des sources dignes de foi révèlent que les deux autres personnalités se trouvaient en France dans le cadre d’une manifestation de la diaspora de l’hexagone. C’est ainsi qu’en l’absence des leaders, la masse a été tout simplement étouffée dans l’œuf, à l’état embryonnaire.
Les caravaniers de l’opposition n’ont pas échappé à ce qui tend à devenir la règle en République du Mali : traquer à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.
Face à la situation, le directoire de campagne de Soumaila Cissé a choisi d’écouter son périple à étranger pour se manifester à travers un communiqué où il rappelle que le droit de manifester au Mali est constitutionnel et que la mesure d’interdiction du Gouverneur est une violation de la loi et de la charte des partis politiques. Et d’expliquer que l’interdiction du gouverneur ne repose sur aucune motivation autre que fait du prince. Elle a par ailleurs déploré une dizaine de personnes arrêtées parmi ses militants et plusieurs véhicules de ses membres saccagés par la police. On évoque également trois blessés dont un policier, mais ni le ministère de sécurité, ni les hôpitaux n’en ont fait mention pour l’heure.
On peut en déduire, en tout état de cause, que l’opposition a enregistré une double défaite de rue. En plus de n’avoir pas été assez compact pour résister à la confrontation avec les forces de l’ordre, sa sortie n’a pu empêcher que la fête de l’Indépendance soit célébrée de la plus belle des manières sans incident.
Amidou Keita
Source: Le Témoin