Une hypothétique cohabitation qui s’annonce chaotique. «Chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse», a déclaré Marine Le Pen, la cheffe de file des députés RN, dans un entretien publié ce jeudi au Télégramme.
«Jordan (Bardella) n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes», une option qu’il avait refusé d’exclure, a-t-elle ajouté.
Pour rappel, en février dernier, Emmanuel Macron avait déclaré dans une conférence de presse dédiée au soutien à l’Ukraine, en conflit avec la Russie depuis plus de deux ans, que l’envoi de troupes occidentales ne pouvait pas «être exclu». Ces paroles avaient provoqué une levée de boucliers au sein de la classe politique.
Sur X, Marine Le Pen avait ainsi dénoncé «la gravité d’une telle déclaration». «Emmanuel Macron joue au chef de guerre mais c’est la vie de nos enfants dont il parle avec autant d’insouciance. C’est la paix ou la guerre dans notre pays dont il s’agit», a ajouté l’ex-présidente du Rassemblement national. Elle n’avait d’ailleurs pas été la seule puisque Jean-Luc Mélenchon s’était aussi montré hostile à la proposition.
PAS D’ENGAGEMENT
«Notre pays est aujourd’hui confronté à un retour des politiques de puissance dont la guerre en Ukraine, menace pour notre sécurité collective, est une des illustrations. Nous avons donc le devoir, pour garantir la défense de nos intérêts à l’échelle globale, d’améliorer considérablement notre outil de défense», est-il écrit dans le programme du Rassemblement national pour les législatives.
Si la crainte d’un envoi de troupes françaises en Ukraine persiste, Emmanuel Macron, interrogé par le podcast «Génération Do It Yourself» le 24 juin, a indiqué que l’armée française n’ira pas «s’engager sur le sol ukrainien demain». «Je ne pense pas qu’il y ait de guerre qui arrive sur notre sol, je veux le rassurer», a ajouté le chef de l’État.
«Mais ce qui se joue en Ukraine qui est à 1.500 kilomètres de notre frontière, c’est pas le bout du monde, c’est l’avenir aussi de l’Europe et notre sécurité. Parce que si on ne fait pas ce qu’on est en train de faire collectivement (…) on laisse de fait la loi du plus fort se faire, et y a aucune raison que la Russie ne s’arrête là. Aucune», a-t-il toutefois mis en garde.