Les nationalistes corses justifient le bien-fondé de leur combat indépendantiste. Bien que la satisfaction de leurs revendications demande forcément la révision de la Constitution française, l’Assemblée corse continue de se battre auprès du gouvernement français.
Dans un rapport rendu public sur son compte Twitter, Jean Guy Talamoni explique aux citoyens corses et au gouvernement Macron de l’urgence de leur revendication. À cet effet, il tient à apporter des précisions sur certains points focaux de cette revendication en les plaçant dans leur contexte précis. Dans son rapport, l’Assemblée corse à travers son président revendique que la fiscalité soit confiée à la collectivité corse. En lieu et place des dotations, elle réclame juste un statut fiscal. Pour ce faire, il convient d’instaurer un article particulier dans la Constitution prenant en compte ce statut. Cependant, aux dires de Talamoni, le gouvernement français trouve cela impossible. « Le Conseil d’État a d’ailleurs rendu un avis n° 386.093 du 9 février 2012 qui estime que le transfert de la fiscalité du patrimoine à la Collectivité de Corse est impossible sur le fondement de l’article 72 de la Constitution », a affirmé Jean Guy Talamoni.
Outre le domaine de la fiscalité, l’île veut un statut foncier. Ce choix se justifie par la privation des citoyens de cette collectivité de leur propriété foncière par des étrangers. En conséquence, les nationalistes réclament un statut de résident conditionnant l’acquisition d’un quelconque immobilier à cinq années de résidence en Corse. Ce statut a été refusé par le gouvernement français. Toutefois, l’Assemblée corse propose « la taxation des résidences secondaires (37% du parc immobilier contre 9% en France en 2012). Toutefois, cette mesure nécessite que soit faite la distinction entre les maisons patrimoniales des résidents corses et les résidences secondaires appartenant à des personnes physiques ou morales extérieures à l’île. » À défaut de cela, il faut une « résidence administrative et fiscale fondée sur la résidence effective et le CIMM. »
Le taux de chômage s’élevant à 10,2%, les nationalistes expriment leur volonté de voir les emplois locaux se multiplier. Pour ce faire, il faut un dispositif similaire à celui qui existe en Polynésie française. « En Polynésie française, la loi organique élaborée par référence à l’article 74 permet des mesures spécifiques en faveur de l’emploi local, tant dans le public que dans le privé » a laissé entendre Jean Guy Talamoni.
En ce qui concerne la langue, les Corses revendiquent la « Co officialité » de leur langue qui a été refusée par le gouvernement Macron. Or, aux dires des Corses, l’UNESCO classe la langue corse parmi les langues menacées de disparition. « Le déclin de la langue corse se poursuit, malgré son introduction dans l’enseignement public et le soutien apporté aux acteurs culturels par la Collectivité de Corse » affirme l’Assemblée corse.
Les débats sur la possible révision de la Constitution française deviennent de plus en plus ardus. À cet effet, les nationalistes ont rendu public le mercredi matin un autre rapport d’information dans lequel ils estiment que cette révision est possible et doit suivre une progression comme c’est le cas déjà dans la Constitution jusqu’à l’article 74. Alors, celle-ci doit continuer en insérant un article 74-2, etc.
Les combats nationalistes envahissent de plus en plus le monde. Cette multiplication relève d’une véritable crise identitaire. Chacun veut faire valoir ses propres valeurs en se réclamant supérieures aux autres. Cependant, une culture d’ouverture doit être au centre de toutes les formes d’éducation afin d’espérer sur une solution à l’amiable de ces problèmes indépendantistes.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali