“Dans un partenariat on ne peut pas refuser la discussion (…) Pour l’instant, au regard des calendriers des uns et des autres, les concertations auront lieu le 15”, a déclaré le président Kaboré, lors d’un entretien télévisé à l’occasion de la commémoration du 59e anniversaire de l’indépendance.
Emmanuel Macron doit accueillir samedi ses homologues du Sahel pour “reclarifier le cadre et les conditions politiques” de l’intervention militaire française dans la région. Il souhaite davantage de “clarté” de la part de ses homologues sahéliens sur la présence française, qui suscite une contestation grandissante.
“La forme et le contenu (de la déclaration de Macron) ont manqué de tact. C’est ça qui fait qu’aujourd’hui cela amène un tollé. Sinon, nous avons eu plusieurs fois des réunions du G5 Sahel avec la France sans que cela ne pose de problèmes”, a souligné le président burkinabè.
“Nous sommes en démocratie, nous ne pouvons pas empêcher chacun d’avoir son opinion. Le rôle que nous avons en tant que garants de cette démocratie, ce n’est pas d’empêcher les gens de dire ce qu’ils pensent”, a-t-il ajouté, à propos des gens qui critiquent la présence des forces étrangères dans leur pays.
Barkhane boudée par les Burkinabès
“Je comprends évidemment que la question était de rassurer l’opinion publique française (…) mais en même temps quand on le fait de cette manière on oublie que les autres aussi ont une opinion et que quand les opinions se télescopent ça devient des problèmes”, a-t-il indiqué.
“Aujourd’hui des questions sont posées: la force Barkhane est là, le G5 est là. Mais pourquoi n’avons-nous pas de résultats? Nous devons travailler à clarifier tout cela”, a-t-il soutenu, évoquant “un problème d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel”.
La présence de troupes étrangères au Sahel pour combattre les jihadistes, notamment celles de la force française Barkhane, fait face à un rejet grandissant chez les habitants du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Malgré la présence des forces françaises (Barkhane, 4.500 soldats), régionales (force conjointe du G5 Sahel comprenant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) ou de l’ONU (Minusma), le Sahel fait l’objet d’attaques jihadistes de plus en plus fréquentes après les premières violences dans le nord du Mali en 2012.
Source: Afrique.le360.ma