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Franc CFA : coup de tête de Macron et retourné de ADO (Par Moïse Sidibé)

Les méfaits de l’incestueuse Françafrique ont miné le développement du continent et se sont déteints sur les relations France-Afrique en trois dimensions :

1- Pauvreté, chômage, mauvaise gouvernance, immigration massive malgré les milliards de francs CFA, d’Euros et de Dollars d’aide au développement de la Caisse de coopération, du FMI et de la Banque Mondiale, dont une partie des ristournes retourne aux intermédiaires, ce qui fait ployer les Etats sous le poids de la dette. Premier facteur de mécontentement. On a vu un représentant du FMI au Sénégal se faire pincer avec un sac d’argent…

2- Confiscation du pouvoir et violations de toutes les règles de la démocratie et des droits de l’homme par une valetaille inamovible et indéracinables regroupée en rang serré autour de la Françafrique. Deuxième facteur de frustration.

3- La présence militaire française déployée pour protéger contre le terrorisme et le jihadisme n’arrive pas à éradiquer l’insécurité grandissante, le ras-le-bol des victimes associé au clabaudage des oppositions politiques ont vrillé les oreilles ultra-sensibles de Emmanuel Macron, apparemment « hyper-acousiste »… Troisième facteur de mécontentement.

Voilà quelques facteurs qui ont fait déborder le vase sur le franc CFA, dans l’UEMOA en rang dispersé et en antagonisme. Pourquoi pas dans la CEMAC ?

Il fallait gérer cela autrement que ce coup de tête et ce retourné acrobatique extraordinaire.

Parenthèse et questionnement : Pourquoi toutes les armées d’interposition ou d’intervention ne veulent pas finir leur mission, pourquoi les tirent-elles en longueur ? Réponse : ce sont des vaches à lait. Il faut jeter un œil sur la gestion du carburant et l’alimentation des troupes pour voir ce qu’il y a à dire dedans: En Irak, le marché de troc « pétrole contre nourriture » pour l’humanitaire avait terni la mission de Kofi Annan par le biais de son fils… En Haïti, c’est une partie de l’aide humanitaire qui serait détournée et recyclée sous une autre facture et étiquette d’aide humanitaire sur le dos de l’ONU. Un vrai tonneau des Danaïdes.

En effet, un reportage de France 24, nous semble-t-il, il y a quelques années, avait montré les sinistrés affamés pillant des camions et magasins contenant de l’aide humanitaire. L’aide était pourtant largement suffisante, mais distribuée si parcimonieusement et à compte-goutte aux populations, tandis que ces produits étaient en vente libre sur le marché noir. Cette partie visible de l’iceberg a fait naître des supputations et idées noires sur les déploiements internationaux qui s’enracinent.

On se demande si l’ONU sait quelque chose sur ce circuit frauduleux et criminel qui se fait sur le dos des sinistrés et des humanitaires, ceux qui mettent la main à la poche, pas ceux qui « mettent la main dans la poche ». L’enrichissement illicite se fait sur le dos des sinistrés par le truchement des représentants de l’ONU de la Croix rouge. Dans cette désolation humaine, les fonctionnaires des organisations internationales se baladent dans des grosses cylindrées climatisées devant les sinistrés à bout de souffle, de soif et de faim. Les commandements militaires s’en mettent plein les poches. Dans ces conditions, pourquoi s’empresser de finir la mission ?

Les Américains sont en train de voir ce qui se passe en Afghanistan. On parle de corruption à grande échelle…

On ne dit pas que cela est forcément de même au Mali, mais pourquoi Gislaine Dupont et Claude Verlon ont été tués ? Avaient-ils découvert un pot aux roses sans nom ?

On ne peut s’empêcher de croire qu’il y a une magouille dans les missions d’intervention militaire et humanitaire. Pour les populations victimes, meurtries dans leur chair et dans leur âme au Sahel, c’est le ras-le-bol. Elles l’ont clabaudé sur tous les toits. Emmanuel Macron a l’hyperacousie, il a pris la mouche pour donner un coup de tête et a ordonné à Alassane Ouattara de virer de cap. ce dernier a viré à 360 degrés en une bicycletta: « Je suis heureux d’annoncer qu’en accord avec les autres chefs d’Etat de l’UEMOA… —le Nigéria et le Ghana n’en font pas partie—… Ce samedi 21 décembre 2019 est un jour historique pour nos pays et pour toute l’Afrique de l’ouest… » en est-il vraiment un ? En fait, ADO n’a fait que déshabiller Paul pour habiller Pierre. Changement du nom CFA en Eco, Arrêt de la centralisation de 50% des réserves de change au trésors français et fermeture du compte d’opération et enfin retrait des représentants de la France de tous les organes de décision et de gestion de l’UEMOA. Cependant, la France se tiendra prête à accourir en pompier-pyromane en cas de banqueroute d’un Etat dépensier. Un autre paternalisme qui ne dit pas son nom.

Cette réforme du CFA n’est pas une rupture définitive des amarres. La caque sent toujours le hareng, l’astuce est trop grosse pour passer à travers le chas. Le Nigéria prend très diplomatiquement cette combine à la gomme et à la gamine de Macron et d’ADO.

Pauvre Eco, personne ne veut de lui, personne ne le dit. Il est relégué aux calendes grecques. Le franc CFA peut continuer à courir jusqu’ààà, il a de longs jours devant lui puisque les républiques bannières qui ne sont pas dans la zone CFA pourront continuer à surfer tranquillement sur la planche à billet dans leur coin. La Côte d’Ivoire qui s’auto-proclame leader de la nouvelle UEMAO (qui n’a pas changé de nom, bizarre !), n’est pas du goût du Nigéria et du Ghana.

Attendons encore de voir comment la ZLECA va se casser la figure, cette trouvaille toute Francophone. N’a-t-elle pas été rejetée tout de go par l’Afrique du sud, le Nigeria et l’Egypte ? Si ces trois pays ont fait semblant de revenir, c’est pour ne pas être accusés d’être à l’origine du blocage qui sera fatal à l’UE, ils savent aussi que les francophones seront incapables de mener à bien cette entreprise jusqu’au bout, comme ils le démontrent dans une farandole qui s’emmêle les pieds: Dadis Camara est en exil chez Blaise Compaoré, qui est en exil chez Alassane Ouattara; Blaise Compaoré est le maître de Alpha Condé en politique, Alpha Condé est le maître de Alassane Ouattara en politique, Alassane Ouattara est le maître de Alpha Condé en économie. Alpha ne veut pas que Dadis revienne en Guinée. Pourquoi ? Quels emmanchements ! Et les deux élèves de Blaise jouent avec le feu, en ce moment, au lieu de tirer les leçons du capotage du beau Blaise. Si les trois poids lourds de cette combine se regardent en pairs, Dadis est vu comme un cireur de botte.

Autre chose : les canards boiteux n’arrivent pas à mettre la ZMAO sur pied depuis une vingtaine d’années, et ils auront du mal à remplir les critères de convergence pour venir dans l’Eco. Il faudrait avoir la longévité de Mathusalem pour voir l’effectivité de l’Eco. D’ici-là, les détracteurs du CFA qui se battent les flancs auront oublié leur acrimonie.

En dépit de tout, force est de reconnaître que le franc CFA est sans conteste le garant de la stabilité. Le président ivoirien a raison d’égratigner Alpha Condé, quand il a pris l’exemple sur « les pays qui ont leur propre monnaie et qui n’arrivent pas à maîtriser l’inflation ». La monnaie Guinée est un exemple idéal. Sa monnaie glisse, glisse, en dépit d’une croissance flatteuse (de combien-là ?) et qui ne fait qu’augmenter le chômage, l’inflation et la cherté de vie. Actuellement, les billets de 5000 fg, qui ont pris un coup de vieux déplorable et qui sont destinés à l’incinération, sont recyclés et remis en circulation dans les banques. Pis, la valeur monétaire commence à partir de 500 fg. Les 100, 50 ou 5 fg sans aucune valeur n’existent que dans les comptabilités de singe, où on entend des virgules de quelques francs qui ne sont dans aucune valeur d’usage. Pendant le gouvernement de consensus de Lansana Kouyaté, les douaniers et les gendarmes avaient saisi une quantité considérable de pièces de monnaie prêtes pour l’exportation frauduleuse comme ferraille en compagnie des étuis d’obus de canon vidés de leur poudre…Quant à la garantie de la monnaie en valeur refuge comme l’or, le stock a été vendu, semble-t-il, par la Banque Centrale de la République de Guinée au temps de Lansana Conté. Pour la caution d’adhésion à l’Eco, il lui faudrait prendre plus de temps que d’autres. Est-ce le canard le plus boiteux de la basse-cour ? La question se pose.

Lors d’une l’émission sur RFI, Macky Sall avait parlé de la croissance qui donne de l’emploi qui paie les travailleurs qui mangent… c’est vrai, mais, certains ont une autre vision plus pragmatique sur le terrain : plus la croissance augmente, plus la consommation est grande, et la production étant inférieure à la consommation parce que les pays produisent moins que n’en consomment, les importations augmentent, les taxes augmentent, mais les salaires restent stagnants. Les populations n’étant pas toutes employées, les jeunes n’étant pas pris sur le mérite et sur le même pied d’égalité, ils prennent la route de l’immigration…

La Guinée se vante de sa croissance dans les mines, mais elle importe quasiment toutes les denrées alimentaires, elle ne parle pas de l’inflation : La banane coûte aussi chère à Conakry qu’en Europe. Au début de cette décennie, le « riz de Alpha » se vendait à 200000 fg. Six ans après, il se vend à plus de 265000 fg (si on ne nous fait pas danser l’anse du panier). L’électricité de Garafiri qu’on payait au forfait à 55000 fg, l’électricité de Kaléta avec des compteurs modernes, est facturée mensuellement à 150000 fg, soit 3 fois le prix initial. A quoi servent donc Kaléta et la croissance ? Qu’en est-il au Sénégal et en Côte d’Ivoire ?

Moïse Sidibé

 

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