Pour sa prochaine édition, le festival AG’na pose ses valises à Koulikoro, ville historique aux multiples richesses culturelles.
Porté par le lancement du programme AnwkaSo, l’événement promet de conjuguer arts visuels, développement local et cohésion sociale.
En choisissant de s’implanter en dehors des circuits culturels traditionnels, le festival entend conjuguer art, développement local et cohésion sociale. Alors que les projecteurs s’allument sur cette ville historique, les attentes sont nombreuses : retombées économiques, valorisation du patrimoine local, implication de la jeunesse. Entretien avec le directeur général du festival autour des enjeux et ambitions de cette édition.
Entretien avec le co-directeur général du festival, Fousseyni Diakité sur les enjeux, innovations et ambitions de cette édition inédite.
ARC-EN-CIEL : Quelle est la date retenue pour l’édition 2025 du festival AG’NA ?
Fousseyni Diakité : Les dates retenues sont du 20 au 24 mai 2025 à Koulikoro. Cette année, le festival sera placé sous le signe du lancement officiel du Programme AnwkaSo-Marketing Territorial Mali, une initiative qui vise à lier culture, innovation, développement local et cohésion sociale.
Quels sont les grands axes culturels ou artistiques mis en avant dans cette édition ?
L’édition 2025 mettra en valeur la diversité culturelle du Mali. A la place d’un village artisanal classique, un village d’immersion sera installé, permettant au public de découvrir les différentes cultures maliennes à travers habillements, espaces traditionnels, cuisine, savoir-faire et expériences sociales enracinées dans nos traditions.
Des projections de films sous forme de caravanes seront organisées dans les écoles et quartiers populaires, accompagnées de la finalisation de la compétition internationale de films, avec la remise du Prix du public.
La valorisation du site historique de Nianan Koulou est également prévue, avec des activités artistiques adaptées à la montée du fleuve, ainsi qu’une présentation du projet JIGUI, soutenant quatorze influenceurs pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale.
Comment le festival contribue-t-il à la valorisation des patrimoines culturels locaux ?
Le Festival AG’NA agit comme catalyseur en révélant les richesses culturelles de Koulikoro, en augmentant son attractivité touristique et en soutenant les initiatives locales. Il valorise non seulement les artistes mais aussi les lieux historiques, savoir-faire et traditions. Des ateliers de formation à la préservation et l’innovation dans l’art de la marionnette seront également proposés.
Quelles innovations artistiques ou disciplines nouvelles le public découvrira-t-il cette année ?
Le festival investira de nouveaux espaces urbains, remplacera le village artisanal par un village d’immersion, et privilégiera des spectacles créatifs avec quelques grandes têtes d’affiche. Les rencontres professionnelles déboucheront sur des projets concrets et réalisables.
Comment AG’NA soutient-il les jeunes artistes maliens, notamment ceux de Koulikoro ?
A travers la Nuit du Méguétan, les jeunes artistes locaux partageront la scène avec ceux d’autres régions. Le programme AnwkaSo proposera également des résidences de création et des formations dans divers domaines artistiques et culturels.
Le festival valorise-t-il les traditions orales ?
Oui, une grande place est accordée aux contes traditionnels avec les sessions « manan », autour du feu, animées par des griots. De nouveaux projets audiovisuels inspirés de ces récits ancestraux sont en cours de développement.
Peut-on s’attendre à des retombées économiques significatives ?
Oui, chaque édition du festival entraîne une explosion de l’activité économique locale, avec des chiffres d’affaires pouvant augmenter de 5000 % pour certains acteurs. L’exploitation contrôlée du sable pour accéder au site a généré plus de 60 millions FCFA lors d’une édition précédente.
Des partenariats sont-ils établis avec les acteurs économiques locaux ?
Oui, un atelier de concertation a permis d’élaborer une stratégie pour maximiser les retombées économiques en impliquant artisans, commerçants et hôteliers.
AG’NA crée-t-il des opportunités d’emploi pour la jeunesse ?
Absolument. Le festival forme et emploie de nombreux jeunes, notamment des filles devenues reporters d’images. Le programme AnwkaSo offre aussi de nouvelles perspectives professionnelles dans plusieurs domaines innovants.
Des actions de formation sont-elles prévues ?
Oui. Avant le festival, l’Université de Vacances propose des formations intensives aux métiers de la culture et du numérique. D’autres modules sont proposés tout au long de l’année.
Le festival peut-il jouer un rôle fédérateur dans la communauté ?
Oui. AG’NA favorise le dialogue intergénérationnel et interculturel. La collaboration passée avec le Festival au Désert a montré la capacité d’AG’NA à rassembler les communautés du nord, du centre et du sud du Mali autour de la culture.
Le mot de la fin
L’année 2025, décrétée Année de la Culture par le Président de la Transition, est une occasion historique de poser les bases d’un véritable changement. Le Programme AnwkaSo-Marketing Territorial Mali, porté par le Groupe Walaha, propose une vision innovante et inclusive du développement par la culture. Tous les partenaires sont appelés à soutenir cette dynamique pour construire un avenir plus créatif et solidaire pour le Mali.
Propos recueillis par
Yaye Astan Cissé
Source: Arc en Ciel