Pour son engagement en faveur de la lutte contre la pratique de l’orpaillage sur le lit du Bagoé, la sous-préfète de l’arrondissement de Fourou est dans le collimateur des dragueurs de mines exigeant son départ contre lequel des communautés sont opposées.
« Notre souhait est que la sous-préfète reste encore à Fourou pour continuer à aider et à soutenir les communautés dans le développement local », a exprimé le vœu Dr Ibrahima KONE, natif de la localité située dans le cercle de Kadiolo.
En plus d’être un vœu, c’est une reconnaissance et un soutien à la sous-préfète Mme SAMAKE Germaine TOGO victime d’une conspiration orchestrée, soupçonne Dr KONE, par des propriétaires de dragues qui exigent son départ. En cause : il n’y a plus d’entente entre la sous-préfète et les communautés de Fourou.
Faux, a rétorqué Dr KONE, soutenant que depuis la nomination de l’exécutif local, il y a plus de synergie d’actions dans le développement durable. Donc, affirme-t-il, pas de malentendu avec les communautés. La preuve, a-t-il rappelé, lors de la 5e édition du festival de Fourou, les notabilités de l’arrondissement lui ont décorée le 10 juin dernier « citoyenne d’honneur » de Fourou.
«Cette distinction est à l’honneur de son engagement inédit en faveur du développement de la localité. On ne peut décorer une personne et exiger presque au même moment son départ. C’est la preuve que le message téléguidé ne vient pas des communautés », a-t-il insisté, tout en accusant ceux qui tirent leur épingle du jeu au dragage de mener une campagne de dénigrement contre la sous-préfète pour son engagement farouche contre la pollution de l’environnement.
Pour autant, explique Dr KONE, elle ne fait qu’appliquer une décision de justice du tribunal de Kadiolo interdisant le dragage tout au long du Bagoé sur lequel il était répertorié plus de 100 machines d’exploitation de mines.
« Cette action en justice a été initiée par la mairie de Fourou et les communautés avant même la désignation de la sous-préfète. Mais à son arrivée, elle a pris en main la situation afin que cesse la violation de loi et la dégradation de la nature», a-t-il précisé.
Même s’il y a quelques activités de dragage, Dr KONE reconnaît que l’effort de la représentante de l’exécutif local a payé par la réduction très significative du nombre de drague qui avoisinait les 70 machines seulement à Fourou.
Pour cette prouesse, le préfet du cercle de Kadiolo, Mamadou G TRAORE, lui a adressée une lettre de félicitation en date du 21 février 2023 dont la teneur est la suivante : « J’ai l’honneur de venir par la présente vous adresser mes vives et chaleureuses félicitations pour la bonne réussite des missions d’une part et déguerpissement des drague du lit du fleuve Bagoè , source de pollution et nuisance pour les populations riveraines et d’autre part de la bonne gestion des bars dans la communale rurale de Fourou en ce qui concerne les heures d’ouvertures et fermeture conformément aux textes en vigueur ».
Outre, son engagement contre l’insécurité a été aussi remarqué dans cette localité où cohabitent de plusieurs nationalités à la recherche de l’or sur une dizaine de sites d’exploitation minière. « Depuis son arrivée, elle est parvenue à maintenir les patrouilles dans l’arrondissement de Fourou. Celles-ci sont menées par les chasseurs et la jeunesse toutes les nuits à partir de minuit. Grâce à cette approche, le taux de violence a baissé », a affirmé notre interlocuteur.
Ainsi, le départ de cette femme en ce moment présente plus d’inconvénients que d’avantages. D’où le cri de cœur des communautés en faveur du maintien de Mme SAMAKE Germaine TOGO à son poste à Fourou.
« La rumeur de mésentente est faite dans le but d’obtenir son départ. Après son départ, nous craignons le pire pour Fourou avec la reprise des actions de dragage. Déjà, on sent du mercure dans le sable. Également à cause de la nocuité du cours d’eau, l’hippopotame qui s’y trouvait a migré dans une marre », a alerté Dr Ibrahima KONE.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin
