Pendant deux jours, les 7 et 8 décembre 2017 à l’hôtel Laïco Amitié de Bamako, le forum Invest in Mali a assurément réussi un premier pari, celui de la mobilisation. Et à en croire le ministre de l’Économie et des finances, le Docteur Boubou Cissé, « le forum a été rentable ».
« Faire le pari du Mali », il fallait oser, ils l’ont fait. En dépit d’une situation sécuritaire, encore instable, de nombreux investisseurs ont fait le déplacement à Bamako pour participer au forum invest in Mali. 800 participants, selon le directeur de l’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali (API), Moussa Ismaïla Touré, ont donné de leurs temps pour passer en revue les potentialités du Mali dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’énergie et des infrastructures, entre autres.
Pour l’occasion, c’est un important dispositif de sécurité qui a été déployé autour et dans l’hôtel pour permettre la tenue en toute quiétude du forum qui s’est passé sans incident. C’est le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta « himself » qui a donné le coup d’envoi de ces deux jours d’échanges. « Je peux vous assurer que la destination Mali demeure l’une des plus compétitives en Afrique de l’Ouest, nous avons un code des investissements hautement attractif, le souci de la rentabilité de nos chefs d’entreprise et un peuple accueillant », a affirmé le chef de l’État dans son discours inaugural. « Pendant ces deux jours, je souhaite que vos discussions puissent aboutir sur des propositions concrètes devant favoriser l’ancrage de l’investissement privé au Mali, créer de la valeur ajoutée pour notre pays et résorber le chômage des jeunes », a-t-il ajouté.
Un engouement certain
Un appel qui semble déjà avoir été entendu. Ce sont au moins trois projets d’investissements qui ont été conclus avant la cérémonie de clôture présidée par le ministre de l’Économie et des Finances le Docteur Boubou Cissé. D’un montant total de 36 milliards de francs CFA, ces projets concernent la réalisation d’un investissement de 7 milliards dans le domaine des énergies renouvelables par Africa Greentec, la réalisation d’une usine de fabrication d’emballages par la société Safalim et la construction d’une cimenterie par Imatcom à Kayes, qui créera notamment 300 emplois. L’annonce de ces trois projets qui ont été présentés par le ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé Monsieur Konimba Sidibé, a fait dire au ministre de l’Économie et des Finances, le docteur Boubou Cissé que « rien qu’avec ces trois cas, on peut dire que le forum a réussi». Comparant le coût de l’organisation du forum à celui des contrats signés, il juge le « forum rentable » et retient surtout la qualité des échanges et les perspectives pour la transformation et la diversification de notre économie qui ne sera plus basée seulement sur « l’exportation de l’or ».
Transformer l’essai
Les deux jours du forum ont été l’occasion de débattre au sein de plénières consacrées aux quatre secteurs prioritaires choisis par le forum. Ces échanges entre acteurs ont permis de mettre en lumière les énormes potentialités dans tous les domaines, mais aussi d’identifier les contraintes qui peuvent exister. À titre d’exemple, le ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé dira que le Mali possède un potentiel de production hydroélectrique de 1000 mégawatts.
Se réjouissant de l’amélioration du cadre des affaires, le ministre de l’Économie a salué l’engagement de son homologue des investissements qui a notamment permis la signature d’un agrément en une semaine. Avec 28 nationalités et 222 projets présentés, les différents participants (potentiels investisseurs) ont pu se faire une idée claire des différents projets et de la situation globale de secteurs dans lesquels se trouvent ces projets au Mali. À travers plusieurs plénières et ateliers, animés par des panélistes d’experts dans les différents domaines, une autopsie complète de la situation au Mali a été faite et des pistes de réflexion avancées pour faire des difficultés, des opportunités. « Nous voulons des personnes qui disent, Yes Mali Can » a notamment souhaité le président de l’API.
En tout cas, « la première partie du pari a été gagnée. Il faut maintenant transformer l’essai », a dit le ministre des Investissements.
journal du mali