Renforcer le rôle des anciens de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) sur l’échiquier politique national et dans le processus de sortie de crise. Tel était l’objectif majeur de la 1ère édition du Forum international des anciens de l’AEEM (FIA-AEEM), tenue le week-end dernier au Centre international de conférence de Bamako (Cicb) et au Mémorial Modibo Kéïta.
Cette rencontre, dont l’ouverture a eu lieu vendredi au CICB, est intervenue juste deux jours avant la célébration du 29è anniversaire de la création de l’AEEM. Espace riche en interventions, témoignages et échanges, la séance inaugurale du forum a enregistré la présence, d’anciens responsables des mouvements estudiantins, d’éminentes personnalités dont les ministres des Maliens de l’extérieur, Amadou Koïta, des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, tous deux anciens de l’AEEM, ainsi que de nombreux élèves et étudiants.à l’ouverture des travaux, le président du Cercle de réflexion et de solidarité des anciens de l’AEEM (CRS), Issa Mariko, a indiqué que le rôle historique joué par les élèves et étudiants du Mali au cours de la révolution de mars 1991 nous interpelle tous.
Les élèves et étudiants, rappellera-t-il, ont été à l’avant-garde, même aux avants-postes de la lutte pour l’avènement de la démocratie pluraliste dans notre pays. Par cet engagement, a-t-il ajouté, ils ont accompli une partie de la mission historique que le destin a bien voulu leur confier.
“à présent, cette mission nous commande au nom de notre dénominateur commun qu’est l’AEEM de nous mobiliser pour venir au secours de notre nation en proie à la grave crise multidimensionnelle qui plonge notre peuple dans le désarroi”, a invité l’ancien leader estudiantin. Face aux menaces et périls en tous genres, a-t-il assuré, les anciens de l’AEEM entendent pleinement jouer leur rôle sur l’échiquier politique national dans le processus de sortie de crise.
Actualité oblige, Issa Mariko a saisi l’opportunité pour lancer un appel solennel au Triumvirat à redoubler d’efforts en direction des acteurs politiques, qui ont décidé de ne pas prendre part au Dialogue national inclusif. Le dialogue serait encore plus inclusif, insistera-t-il, si l’on parvenait à ramener à la table de discussions ceux qui sont en désaccord avec la démarche.
Aussi le premier responsable des anciens de l’AEEM a-t-il martelé que la situation de l’école malienne interpelle tous, estimant que les différentes politiques éducatives mises en œuvre par les différents régimes n’ont pas permis d’atteindre les résultats souhaités. D’où, a proposé Issa Mariko, l’impérieuse nécessité de mobiliser les compétences nationales afin de réhabiliter cette école. “Nous devons, sans complexe, retourner aux grandes orientations de la réforme de l’éducation de 1962 parmi lesquelles l’enseignement de masse et de qualité, qui a été reprise plus tard par l’Unesco pour en faire l’éducation pour tous”, a recommandé l’ancien secrétaire général de l’AEEM. De nombreux participants ont fait des témoignages dont le point de convergence mettait en lumière le rôle joué par les élèves et étudiants dans la lutte contre la dictature et surtout pour l’instauration de la démocratie dans notre pays.
Sur ces aspects, l’ex-Premier ministre, Soumana Sako, non moins ancien de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) a apporté beaucoup d’informations à l’assistance qui a approfondi ses connaissances en suivant la présentation de trois thématiques. Le thème : “Rôle et implication de l’AEEM dans l’avènement de la démocratie au Mali” a été développé par Oumar Mariko, 1er secrétaire général de l’AEEM. Alkaidi Touré s’est chargé d’exposer le 2è thème portant sur la “Bonne gouvernance, crise multidimensionnelle au Mali, analyse critique et propositions de solutions pour une sortie de crise”. Hamadi Barry, ancien responsable de l’UNEEM a introduit le troisième exposé sur le thème : “Etat des lieux de l’école malienne de 1990 à nos jours”.
Aux termes des travaux en commissions ponctués d’échanges fort enrichissants plusieurs recommandations ont été faites par les participants.
Essentiellement, la rencontre a demandé la mise en place d’une structure unitaire des anciens de l’AEEM. Les participants se sont proposés de s’impliquer auprès de l’AEEM pour la culture citoyenne et civique dans l’espace scolaire et universitaire. Ils ont proposé aussi d’organiser des sessions de formation et d’encadrement de l’AEEM pour endiguer la violence dans l’espace scolaire et universitaire. Ils ont promis de s’impliquer pour la valorisation de l’école publique pour un enseignement de masse et de qualité, de soutenir la bonne gouvernance.
Massa SIDIBÉ
Source: L’Essor-Mali