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Forum des investisseurs des filières agricoles : LES SILLONS CLAIREMENT TRACES DU PCDA

Le programme et les promoteurs ont trouvé une oreille attentive auprès des banquiers et des partenaires pour pérenniser les acquis

machines agricoles mil riz campagne tracteurLe Forum des investisseurs des filières agricoles organisé à l’hôtel Salam par le Programme compétitivité et diversification agricoles (PCDA) a pris fin mercredi. La rencontre avait regroupé le gotha des banques commerciales de la place, les représentants des bailleurs de fonds, les acteurs des filières agricoles encadrées, notamment celles de la mangue, de l’échalote/oignon, de la papaye solo, de la banane, de la pomme de terre et, en plus, du bétail/viande. On enregistrait aussi la présence des cadres du PCDA et de la Banque mondiale. Le Forum s’est achevé par une conférence de presse donnée par les organisateurs.

Le PCDA se clôture en juin prochain après 9 ans d’interventions sur le terrain dans les régions de Ségou, Sikasso et Mopti. Il a pour objectif de contribuer à la levée des contraintes critiques au développement d’un certain nombre de filières commerciales agricoles, d’élevage et de pêche pour lesquelles le Mali jouit d’un avantage comparatif et d’opportunités de marchés confirmées.
Le Projet a réussi, en quelques années d’intervention, à mettre le pied à l’étrier à de nombreux opérateurs des filières sur les chaînes de valeur des produits agricoles encadrés, notamment la mangue qui est devenue pour notre pays un produit phare d’exportation. Après qu’il ait réussi à confirmer la rentabilité et la viabilité des filières, le PCDA devait s’assurer qu’une relève de qualité se mette en place. A cet effet, les banques commerciales et les bailleurs étaient conviés à exposer les mécanismes financiers dont ils disposent pour consolider les activités des petites et moyennes entreprises que le PCDA a lancées.
Il s’est avéré, à la suite de cette invitation, que les banques commerciales ne disposent pas de mécanismes adaptés au financement des activités commerciales de ces PME. Ces activités ont très souvent un caractère saisonnier parce que liées au calendrier des produits agricoles. Les participants ont donc recommandé aux institutions bancaires de la place qui ont toutes marqué un intérêt pour le financement de ces activités, de revoir leurs instruments. Ces derniers sont en effet en déphasage avec les exigences des activités agricoles (production, transformation, transport et commercialisation).
Mme Yéyandé Kassé Sangho, chargée de programme au bureau de la Banque mondiale au Mali, a chaleureusement remercié les partenaires techniques et financiers ainsi que le secteur bancaire qui ont contribué à la réussite de ces échanges. Elle a relevé les acquis intéressants que le PCDA lègue et qui ont besoin d’être consolidés. La preuve a été faite que ces filières sont porteuses de croissance économique aussi bien pour les promoteurs que pour l’économie nationale. A titre de rappel, la mangue est le produit agricole phare d’exportation du Mali après le coton depuis quelques années. Ce fruit a généré plus de 60 milliards Fcfa de recettes globales sur la période 2007-2015. La Banque mondiale ne va pas abandonner le « bébé avec l’eau du bain », a promis la chargée de programme.
Un autre programme est en gestation qui va désormais s’attacher à renforcer les acquis sous la dénomination « Agropole et compétitivité ». Là, a précisé Mme Yéyandé Kassé Sangho, les filières encadrées peuvent être différentes de celles qui ont bénéficié de l’appui du PCDA. Ce Programme a déjà fait tache d’huile à telle enseigne que d’autres pays de la sous-région (Burkina Faso et Niger) souhaiteraient bénéficier des expériences réussies. Des partenaires au développement comme l’Allemagne, le Danemark ou la Banque africaine de développement (BAD) ont émis le vœu de développer des activités similaires, a révélé la chargée de Programme.
Le chargé des opérations du PCDA, Paul Dembélé, a abondé dans le même sens. Il a relevé que le PCDA avait largement démontré par ses expériences que l’approche chaîne de valeur et l’approche par le marché son le meilleur investissement dont peuvent bénéficier les filières pour rentabiliser les produits. Le PCDA laisse derrière lui beaucoup d’acquis mais quelques difficultés demeurent comme la poursuite des financements dont les promoteurs des filières pourraient avoir besoin pour consolider leurs activités.
La faible autonomisation des interprofessions comme la mangue, l’échalote/oignon, la pomme de terre et la papaye solo, l’absence de relève pour la gestion des infrastructures de conditionnement des produits à Niono, Sikasso et Bamako, les difficultés des passations des marchés, soumises à la fois aux procédures nationales et celles de la Banque mondiale, sont entre autres, contraintes que le PCDA aimerait voir résoudre, a listé Paul Dembélé.
Pourquoi la mangue a-t-elle bénéficié de toute l’attention des participants du Forum ? Paul Dembélé l’explique par le fait que c’est le fruit qui a obtenu le plus de résultats positifs sur les exportations régionales et internationales. Par ailleurs, des produits comme l’anacarde, le lait et le poisson pourront bénéficier de toute l’attention des coopérations allemande, espagnole et néerlandaise qui ont manifesté un intérêt pour ces filières. Le chargé des opérations du PCDA s’est aussi réjoui de l’opérationnalisation du Fonds de garantie pour le secteur privé (FGSP) qui, espère-t-il, pourra apporter l’appui nécessaire aux promoteurs des filières agricoles. L’après-PCDA est tout dessiné, il reste aux acteurs à suivre les sillons tracés pour pérenniser les acquis.

M. COULIBALY

source : L Essor

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