Dans certains quartiers de Bamako comme Yirimadio, Missabougou et Kalabanbougou, les fortes précipitations de ces dernières semaines ont entrainé le débordement des rivières et des dégâts matériels importants. Le 05 septembre 2024, le gouvernement américain, à travers l’USAID, a sollicité Catholic Relief Services (CRS) pour assister les familles sinistrées des inondations des trois quartiers dans le cadre des activités de son projet Kisili.
Cette assistance se traduit par un soutien direct à 621 ménages des quartiers de Yirimadio, Missabougou et Kalabanbougou, en commune VI et IV du district de Bamako. Chaque ménage recevra une aide financière de 157 000 FCFA afin de surmonter cette dure épreuve dans la dignité. Les bénéficiaires témoignent de l’utilité de l’aide de Catholic Relief Services (CRS) à travers USAID et le gouvernement des Etats-Unis. « Cette assistance vient à point nommé car elle contribuera à soulager ma souffrance », témoigne M. Fané Adama qui a perdu, au cours de l’incident, une machine à coudre qui était son unique source de revenus. « Après cette catastrophe, nous nous sommes retrouvés dans une école qui est un camp de fortune où régnait la promiscuité », ajoute-t-il. Tenant sa carte qu’il a reçue des mains de l’ambassadeur des Etats Unis au Mali, Rachna Korhonen, tout souriant, il conclut: « Cette aide sera très utile pour moi car depuis les inondations, il m’était très difficile de subvenir aux besoins de la famille, n’ayant pas de moyens pour acheter quoi que ce soit. La situation était vraiment désagréable. Aujourd’hui, je n’ai plus à craindre la stigmatisation grâce à cette aide ».
Fatoumata, une autre bénéficiaire, avait quitté son village en 2018 en compagnie de son mari et de ses enfants suite aux attaques violentes. Elle trouva refuge dans un quartier marécageux de la ville de Bamako (Missabougou). Suite aux inondations, leur habitation et presque tout ce qui y était, a été détruite. « Lorsque nous sommes arrivés à Missabougou en 2018, nous n’avions qu’à peine l’essentiel pour vivre: un peu d’habits et d’ustensiles de cuisine. Mon mari et moi avons commencé à vendre les dattes pour tenir. Progressivement, on a pu se reconstruire, bien que pas entièrement. Les inondations de cette année ont tout détruit », a-t-elle dit. C’est dans ces conditions qu’ils se sont retrouvés à nouveau au Camp des sinistrés de Missabougou. Dans l’attente de son septième enfant aujourd’hui, c’est toute joyeuse qu’elle a reçu sa carte qui lui permettra d’avoir 157 000FCFA. « Il ne pouvait pas avoir un meilleur cadeau pour mon futur bébé et pour moi-même que cette carte », s’exclama-t-elle.
Quant à Amadou Sacko, un sinistré de Missabougou, il a signalé que le problème d’inondation de ce quartier survient chaque année et a demandé aux autorités maliennes de faire encore des efforts en faveur des populations victimes. Il a exprimé sa joie envers les donateurs tout en signalant que cet argent enlèvera des épines dans son pied. Il a aussi signalé que beaucoup de leurs besoins en matière d’accès aux services de base, dont des services en santé demeurent. « Les sinistrés ont besoin d’abris, de vivres, de médicaments vis-à-vis des maladies qui peuvent subvenir, mais aussi des besoins en termes d’hygiène, eau et assainissement. Les eaux étant polluées, il faut un mécanisme d’approvisionnement d’eau potable, il faut construire des latrines et sans compter les besoins scolaires des enfants qui ne vont pas à l’école pour l’instant », a-t-il déclaré.
Moussa Samba Diallo
Source : Le Républicain