Ils doivent effectuer leur stage dans le plus grand respect, être solidaires et collaboratifs. Et ont l’obligation de respect vis à vis de la hiérarchie, de travailler correctement et d’être ponctuels au service
« Rôle et place du stage de la formation professionnelle dans l’insertion des jeunes diplômés» était le thème d’une conférence organisée dimanche à la Maison de la presse par l’Association des jeunes diplômés stagiaires de l’Agence pour l’emploi des jeunes (APEJ), contingent 2014. La conférence était animée par Ahmed Tidiani Cissé, le chef de département, promotion, prospection et évaluation à l’APEJ.
Le Bureau international du travail (BIT) considère comme chômeur, toute personne en âge de travailler répondant simultanément aux quatre conditions suivantes : ne pas avoir eu d’activité économique au cours de la période de référence, ou n’avoir pas gardé un lien formel avec un emploi, a indiqué Ahmed Tidiani Cissé. Il peut être aussi celui qui est à la recherche d’un emploi, fait des démarches pour cette recherche et est disponible pour occuper un emploi. Le chômeur peut être aussi une personne sans emploi et disponible pour travailler même si elle n’est pas à la recherche d’un emploi. Le chômage, a rappelé, Ahmed Tidiani Cissé, est aujourd’hui un sujet de préoccupation mondiale. Il est particulièrement aggravé depuis par la crise économique qu’a connu le monde entier en 2007. Le chômage touche particulièrement les jeunes et les femmes. Notre pays est préoccupé par cette situation à cause de la très grande jeunesse et du taux d’accroissement élevé de sa population.
Selon le recensement général de la population humaine (RGPH), la population malienne était estimée à 14 517 176 habitants en 2009 avec un taux de croissance annuel moyen de 3,6%. Cette population est à forte dominante jeune. C’est pourquoi, note Ahmed Tidiani Cissé, le volontarisme des pouvoirs publics en matière de promotion de l’emploi des jeunes s’est concrétisé par la création de l’APEJ. Cette structure a charge de contribuer à la création d’emplois pour les jeunes, les hommes et les femmes en milieu urbain et rural en facilitant leur accès au marché du travail et au crédit.
TROIS COMPOSANTES. L’APEJ cible les jeunes maliens de 15 à 40 ans, diplômés ou non, et est chargée de la mise en œuvre du Programme emploi jeunes (PEJ). Ce programme comporte trois composantes : le renforcement de l’employabilité des jeunes à travers les stages de qualification, l’apprentissage-reconversion et le dispositif de financement des projets des jeunes, le développement de l’emploi rural à travers l’approche HIMO (haute intensité de main d’œuvre) et de l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes. Ses objectifs : développer l’employabilité des jeunes sur la base des schémas directeurs régionaux de l’emploi, de la formation professionnelle, des résultats enregistrés dans les créneaux porteurs de croissance économique, des emplois dans les différentes régions administratives de notre pays et développer l’employabilité des jeunes sur la base des chantiers-écoles ayant recours aux techniques de HIMO.
Les actions doivent aussi aider les jeunes diplômés souhaitant faire un jour carrière dans les services publics et dans les ONG à se familiariser avec les réalités et contraintes, d’acquérir une certaine expérience et de pouvoir mieux préparer les concours d’accès aux emplois publics et autres. Le Programme emploi jeunes contribue également à l’amélioration de l’employabilité des jeunes en leur offrant des possibilités de formation (formation à la carte, reconversion professionnelle, apprentissage) et des stages de formation professionnelle.
Il est très difficile aujourd’hui de mesurer son impact réel en matière d’insertion des jeunes diplômés. Mais malgré la crise qui secouait notre pays, 3000 jeunes ont pu bénéficier du PEJ en 2013. Le contingent 2014 prévoyait de nouveau 3000 jeunes. Mais compte tenu du nombre très élevé de demandeurs, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a hissé ce quota à plus de 4000 jeunes, a précisé Ahmed Tidiani Cissé.
La problématique de l’emploi des jeunes, a confirmé la directrice des ressources humaines du secteur de la jeunesse, de l’emploi, des sports et de la culture de l’APEJ, est devenue une préoccupation majeure des plus hautes autorités. Conditionnant la paix et le développement de tout le pays, elle s’est logiquement imposée en priorité pour les pouvoirs publics. Les secteurs publics et parapublics ont été pendant longtemps les plus gros pourvoyeurs d’emplois du pays. Cependant, les différents programmes de reformes économiques visant la stabilisation de la situation macro-économique, l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale et la réduction de la vulnérabilité de celle-ci face aux facteurs extérieurs se sont traduits par une diminution considérable des recrutements dans la Fonction publique, a expliqué Mme Dicko Maïmouna Dembelé.
PLUS DE 20.000 JEUNES. Ces reformes ont, selon elle, engendré un amaigrissement des effectifs de la Fonction publique et un départ volontaire de fonctionnaires engendrant l’émergence de besoins cruciaux en personnel dans les services publics. Au delà des conséquences sociales d’une telle situation, on constate une faiblesse des moyens humains (en termes d’effectifs et de compétences) avec une inégale répartition entre les niveaux centraux, régionaux et locaux. En dépit de cette situation, les jeunes diplômés peinent à trouver de l’emploi du fait de leur manque d’expérience.
C’est dans ce cadre, poursuit Mme Dicko Maïmouna Dembelé, que le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle à travers l’APEJ a lancé le programme de stage de formation professionnelle dans les services publics et assimilés, les organisations consulaires et faîtières et dans les ONG.
La réalisation de la toute première édition de ce programme a été possible grâce à la volonté du gouvernement de créer les conditions d’accompagnement de l’insertion socio-professionnelle des jeunes par le biais d’une familiarisation avec les pratiques administratives et d’une facilitation de l’acquisition des premières expériences professionnelles. Du premier au septième contingent en cours, un effectif de plus de 20.000 jeunes a bénéficié de ce programme grâce à un partenariat diversifié et fécond avec les directions des ressources humaines.
Le président des anciens stagiaires de la Fonction publique de l’APEJ, Mamadou Dionsan, a ainsi remercié les plus hautes autorités pour la pérennisation de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes. L’APEJ est la première agence du genre au niveau sous-régional à l’endroit des jeunes. Mamadou Dionsan a prodigué des conseils pratiques aux jeunes en leur demandant d’effectuer leur stage dans les différents services dans le plus grand respect, d’être solidaire et collaboratif. Le stagiaire a droit à l’apprentissage, à l’acquisition des connaissances. Il a l’obligation du respect vis à vis de sa hiérarchie, de travailler correctement et d’être ponctuel au service.
Le directeur général de l’APEJ a invité les jeunes stagiaires à se mettre au travail et « de ne pas accepter de faire du thé pour qui ce soit dans les services ».
S. Y. WAGUE
source : essor