Le Fonds de Garantie au Mali, initialement conçu pour catalyser le développement économique en offrant des garanties aux entreprises locales, est aujourd’hui malheureusement un exemple criant de dysfonctionnement et de déception. Malgré ses ambitions louables, ce mécanisme peine à remplir efficacement son rôle essentiel.
À l’origine présenté comme un levier stratégique pour faciliter l’accès au financement des PME et des entrepreneurs, le Fonds de Garantie se retrouve souvent à être plus un obstacle qu’une aide. Les bénéficiaires potentiels sont confrontés à des obstacles bureaucratiques insurmontables, ce qui entrave leur accès aux garanties nécessaires pour développer leurs activités.
Un des problèmes majeurs réside dans le manque de transparence flagrant qui entoure ce fonds. Les critères de sélection et les processus de décision semblent enveloppés de mystère, soulevant des interrogations sur l’équité et l’objectivité des allocations de fonds. De plus, les rapports sur l’utilisation des ressources financières allouées sont rares voire absents, alimentant des préoccupations croissantes quant à une possible mauvaise gestion des fonds publics.
Malgré d’importants investissements, le Fonds de Garantie n’a pas réussi à stimuler une croissance économique significative dans des secteurs vitaux tels que l’agriculture, l’industrie et les services. Cette inefficacité persistante prive le Mali d’opportunités cruciales pour un développement durable et équitable.
Révélations
Une récente enquête du Bureau du Vérificateur Général a mis en lumière des irrégularités troublantes au sein du Fonds de Garantie. Entre décembre 2020 et mai 2021, malgré une allocation de 20 milliards destinée à garantir des crédits bancaires pour les PME/PMI sur deux ans, seulement trois dossiers de garantie ont été traités, totalisant un montant de plus de 596 millions. Cette situation est loin des attentes initiales d’une garantie de 100 milliards, soulignant un sérieux manquement aux obligations de ce fonds crucial pour l’économie nationale. Au même moment, le secteur privé se meurt au su de tous.
Face à ces révélations, il est impératif que les autorités maliennes entreprennent une réévaluation immédiate de l’efficacité du Fonds de Garantie. Des réformes structurelles profondes sont nécessaires pour instaurer un système de garantie transparent, fonctionnel et réellement bénéfique aux entreprises locales. Une gestion responsable des ressources et un suivi rigoureux sont essentiels pour restaurer la confiance du public et optimiser l’utilisation des fonds publics.
Le Fonds de Garantie du secteur privé au Mali doit être réformé de manière substantielle afin de remplir véritablement son rôle initial de soutien économique. Les révélations récentes du Bureau du Vérificateur Général ne font que souligner l’urgence d’une telle réforme, indispensable pour revitaliser cette institution et contribuer efficacement au développement durable et inclusif du pays.
A.D