La communauté des fonctionnaires rale en sourdine. Les agents de la basse catégorie sont dépités. La confusion plane à nouveau. C’est le ras-le-bol.
Le mal vient-il de la «Décision 051» prise avant la transition, du décret n°2011-051/P-RM du 10 février 2011.
Les agents de la Fonction publique estiment que sur la base de ce décret, il y a eu trop de recrutements confus. Autrement dit, certains Maliens ont été admis à la catégorie B ou C avec un diplôme A en poche.
Qui avait promis à ces derniers de remonter les échelons conformément à l’avancement des grade ? L’ancien ministre Namory Traoré avait enfoncé le clou et déclaré la guerre aux «infiltrés» de la Fonction publique. Il avait d’ailleurs soutenu la décision qui empêche les agents de catégorie inférieure B et C de gravir les échelons. Ainsi, le décret n° 2011-051/P-RM devient celui de la polémique.
Les agents de la Fonction publique malienne, qui ne cachent pas leur mécontentement comptent impliquer leur syndicat.
Objectif, porter le débat au niveau de l’hémicycle afin qu’il soit abrogé. Vu l’émergence des jeunes députés au sein de l’Assemblée nationale, il est clair que le débat fera écho.
En fait, la lecture du décret de la discorde n’a pas fini d’alimenter les débats. D’ailleurs, lors de la transition, Namory Traoré avait annulé l’intégration de 263 contractuels.
Il avait estimé qu’ils n’étaient pas passés par voie de concours de recrutement à la Fonction publique. Une bataille juridique fut alors engagée entre les mis en cause et l’ancien ministre du Travail de la transition.
L’Umtm avait même été saisie et son secrétaire général, Siaka Diakité avait pris position pour les radiés. Finalement, le ministre a été débouté après avoir pourtant eu gain de cause en 1ère instance au niveau du Tribunal administratif. C’était le 23 Août sur arrêt de la Cour suprême.
On se souvient que ladite Cour avait aussi exigé le rappel des salaires de la longue période pendant laquelle ils prirent leur mal en patience. Sauf que là aussi, selon des sources proches du dossier, la décision n’a pas été appliquée. L’arrêt n’a pas été suivi d’effet. Le nom du Premier ministre est cité cette fois.
Oumar Tatam Ly aurait le même point de vue que Namory Traoré. Etant donné que son gouvernement est venu aux affaires deux semaines après la décision en question. On pourrait être amené à dire qu’une main invisible serait bien derrière cette histoire. Si le chef du gouvernement, absent lors des faits (Bceao-Dakar); s’il prend position jusqu’à maintenir l’inexécution de la décision, on peut penser que l’épisode de la «décision 051» est loin d’être fini.
Idrissa KEITA
SOURCE: Le Témoin