C’est un Fleurbaisien qui a prévenu la mairie, jeudi : en se connectant surwww.fleurbaix.com, la page d’accueil n’affichait pas les horaires d’ouverture, surmontés d’une photo du village, mais un étrange message s’affichait. Signés « Loo SH », ces mots étaient en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, une partie du désert appartenant au Maroc.
À la mairie de Fleurbaix, une personne est chargée de la gestion du site, ce qui consiste notamment à un contact régulier avec l’hébergeur. La commune paye en effet cette société privée pour s’occuper au jour le jour de son site. « On a dû faire couper les intrusions tout de suite, renseigne le maire Joseph Catteau. On a appelé la personne en mairie qui gère le site, qui a contacté notre prestataire extérieur. » La page d’accueil sahraouie n’est ainsi pas restée très longtemps.
Dépôt de plainte
Au-delà de cet incident en lui-même, il est intéressant de se pencher sur les défenses web des communes, très perméables à des piratages, même simples. Pour Fleurbaix, dont le site est basique et de l’aveu du maire « demanderait à évoluer », le risque était « seulement » « de détruire l’image de la commune, ce qui a été fait, mais temporairement ». Les Fleurbaisiens ne peuvent pas, par exemple, payer la cantine en ligne : le ou les pirates n’ont pas eu accès à leurs coordonnées bancaires.
La commune a porté plainte à la gendarmerie de Laventie, en charge du secteur. Les enquêteurs ont réussi à localiser la provenance du piratage : Rabat, au Maroc.
On ne saura pas précisément la manière dont les investigations ont été menées, mais on sait que les militaires ont pu étudier les traces laissées sur la Toile par le ou les pirates. Depuis quelques années, des enquêteurs spécialisés, aux plans local et national, dans une cellule à Rosny-sous-Bois en région parisienne, étudient particulièrement les infractions en ligne.