En raison des restrictions des libertés surtout celle de manifester, beaucoup de Maliens se confient aux journalistes off record pour exprimer leurs préoccupations sur ce qui se passe. La plupart de ceux ou celles qui se confient, expliquent la situation dans laquelle ils vivent, notamment la flambée vertigineuse des prix des denrées de première nécessité.
Le Mali Kura vanté à satiété tarde à se réaliser. Sur le visage des hommes et femmes qui s’expriment sur leur quotidien, on peut lire la tristesse, la désolation, le regret et le désespoir. Et pour cause, de 18 000 F CFA, il y a une année, un sac de riz de 50 kg est cédé dans notre pays entre 30 000 et 32 500 F CFA.
Le kilo de la viande est cédé maintenant à plus 3000 F CFA par endroits. Avec la grève des bouchers en cours, il faudrait s’attendre à une augmentation du prix de la viande dans les prochains jours et mois. Certaines céréales comme le haricot se font rares sur les différents marchés. Les commerçants qui en possèdent les vendent très cher. Tant et si bien que seuls les nantis peuvent s’en procurer.
Dans cette situation insoutenable, les trois repas quotidiens ne sont plus garantis pour la plupart des familles maliennes.
Le hic est que l’administration Choguel Maïga peine à contenir cette hausse malgré la prise de certaines mesures. Le Premier ministre au lieu de trouver des voies et moyens à cette flambée combinée à la catastrophe naturelle engendrée par la saison des pluies, essaye de distraire le peuple déjà meurtri dans son âme.
Dans l’une de ses sorties publiques, le locataire de la Primature a demandé une clarification après la rectification. La question que tout le monde continue de poser, qui pour clarifier quoi ? Cette sortie du chef de gouvernement de Transition a créé désespoir et désolation au sein de la population qui se bat, se débat chaque jour pour subvenir à ses besoins essentiels.
Face à l’inefficacité des mesures prises par le gouvernement dirigé par Choguel depuis quatre ans, les Maliens interpellent directement le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, afin qu’il trouve une solution à cette flambée des prix. Selon eux, le Mali Kura c’est d’abord et avant tout un Malien bien nourri et en bonne santé.
“M. le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, la situation est intenable. Les Maliens croisent le fer avec le quotidien. Aujourd’hui, rares sont ceux qui mangent à leur faim et boivent à leur soif. La situation économique que traverse le Mali en filigrane l’inflation qui a engendré la hausse généralisée des prix des denrées à forte consommation. Toutes les indications ont prouvé que le gouvernement dirigé par Choguel Kokalla Maïga a montré ses limites à faire face aux besoins pressants des Maliens”, nous a confié un chef de famille sous anonymat.
“Le respect dû aux Maliens et Maliennes à ses souffrances et à ses sacrifices vous oblige M. le président à trouver une solution à la faim et la grande pauvreté que vivent les Maliens dans son écrasante majorité. M. le président de la Transition à Bamako tout comme à l’intérieur du pays, la vie est extrêmement chère. Tout a augmenté même le prix a pris les ascenseurs et nous vous demandons humblement mon général d’abréger la souffrance des Maliens en vous impliquant personnellement pour trouver une issue à cette flambée”, ajoutera un autre chef de ménage en chômage technique en raison des difficultés économiques et financières que rencontre son entreprise.
Ousmane Mahamane
Source : Mali Tribune