«Les sites d’orpaillage sont devenus la nouvelle cible des groupes jihadistes» selon International Crisis Group cité par Studio Tamani de la Fondation Hirondelle au Mali. Dans un rapport publié mercredi 13 novembre 2019 l’ONG, a déclaré que ces sites serviraient de base de recrutement, de fonds de commerce ou de lieux de reconversion. Le document propose alors aux différents gouvernements des pays du sahel d’accentuer le contrôle autour du secteur.
Selon le rapport, depuis 2016, des groupes armés s’emparent de sites d’orpaillage dans des zones où l’État est faible ou absent au Mali, au Burkina Faso et au Niger. «Ces groupes armés, y compris jihadistes, trouvent dans ces mines d’or une nouvelle source de financement voire un terrain de recrutement», indique le document. Celui-ci ajoute que l’orpaillage artisanal risquerait donc d’alimenter la violence et les réseaux criminels transnationaux.
Dans les zones aurifères marquées par l’insécurité, le rapport propose que les États déploient leurs forces de sécurité à proximité des sites ou formalisent le rôle des acteurs locaux non étatiques en matière de sécurité des espaces miniers et mieux les encadrer. Mais néanmoins, poursuit-il, «elle offrirait aux combattants des perspectives d’emplois rémunérateurs qui peuvent les inciter à déposer les armes».
Le document de Crisis Group cite en exemple le cas de Kidal où certains ex-combattants de la CMA et même du Groupe d’autodéfense Touareg Imghad et alliés (GATIA) ont depuis 2017 renoncé à la lutte armée pour se consacrer à l’orpaillage artisanal. Enfin, selon l’ONG, le secteur aurifère artisanal dépassant le seul cadre national, mieux maîtriser les circuits de commercialisation implique pour les États de la sous-région d’harmoniser leurs approches et leurs cadres de régulation. Et selon International Crisis Group, cela nécessite, au niveau international, un contrôle renforcé des circuits d’exportation et d’importation.
Pour certains observateurs, il n’est pas surprenant que les sites d’orpaillage soient ciblés par les groupes terroristes. Selon eux, ces sites sont exposés et leur accès est très facile pour les groupes extrémistes. Concernant les sites miniers, ces analystes estiment que c’est aux sociétés multinationales d’assurer la sécurité de ces sites dont ils sont les principaux actionnaires.
Kader Toé
LE MATIN