Cette année, la filière mangue a connu beaucoup de difficultés. La journée de validation des statistiques de production, de commercialisation, de transformation et d’exportation de la mangue, ce jeudi, au Grand hôtel, a permis aux membres de l’Interprofession de la Filière Mangue du Mali (IFM) de faire des recommandations pour la prochaine campagne.
«Les statistiques sont au cœur de la prise de décision», a indiqué Demba Kanté, représentant au ministre du Commerce. L’important, souligne-t-il, n’est pas d’avoir des statistiques, mais d’avoir des statistiques fiables. La journée, a-t-il rappelé, est l’occasion de faire le bilan de la campagne qui s’achève et de corriger les insuffisances pour celle à venir. Selon lui, l’accompagnement de son département, mais aussi, celui de l’Agriculture ne fera pas défaut à la filière qu’il invite à plus d’union.
En 2017, l’Interprofession de la Filière Mangue du Mali chiffre ses pertes à 507,5 millions de FCFA. Selon Moctar Fofana, le président de l’IFM, la campagne cette année est moins bonne que celle de l’année dernière. 64 730 tonnes de mangue ont été produites cette année contre 67 315 tonnes en 2016. Les causes de ses pertes sont la congestion au Port d’Abidjan; le blocage de la ville de Bouaké en Côte d’Ivoire où transitent les cargaisons; les problèmes de droit de douane et d’emballage. Les membres de l’IFM déplorent également l’exportation anarchique de la mangue ou encore l’insuffisance de matériels de transformation.
Sur les 16 879 tonnes de mangues fraiches exportées, 76% sont la Kent, 15,87% sont la Keith et 4,39 % sont l’Amélie. Les marchés africains et maghrébins sont les plus approvisionnés par le Mali, suivi du marché européen. Aussi, sur une prévision de 87 tonnes de mangues séchées, les transformateurs n’ont pu produire que 66, 13 tonnes. Au chapitre des recommandations, les professionnels de la filière demandent entre autres: la mise à niveau des chambres froides de l’IFM; l’octroi d’un agrément de pépiniériste; l’élargissement de la date d’ouverture et de fermeture de la campagne à celle de la sous-région ou encore la facilitation de l’accès des crédits aux acteurs.
Mamadou TOGOLA