Avec 1.791.000 bénéficiaires, et environ 30 milliards de francs CFA transférés à 71.000 ménages pauvres du pays, le Projet dénommé Programme de Filets Sociaux ‘’Jigisemejiri’’, à l’heure du bilan de ses 5 ans d’existence peut raisonnablement exulter !
Le Projet, dénommé Programme de Filets Sociaux ‘’Jigisemejiri’’ (Arbre de l’espoir), est une réponse de la Banque mondiale à la demande du Gouvernement malien, pour lutter contre l’extrême pauvreté. Il a pour objectif de mettre en place des transferts monétaires ciblés, aux ménages pauvres et souffrant d’insécurité alimentaire, et d’établir les piliers d’un système national de filets sociaux au Mali. Le Programme « Jigisemejiri » comportait cinq composantes en 2017, les trois composantes de base et les deux nouvelles composantes que sont les Transferts monétaires (TM) directs aux ménages pauvres et mesures d’accompagnement ; la Mise en place d’un Système de Filets Sociaux, la gestion du Projet, les travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO) et surtout les activités génératrices de revenus.
Pour le bilan des 5 ans de ‘’Jigisemejiri’’, une conférence de presse de capitalisation des acquis du Programme de Filets sociaux ‘’JIGISEMEJIRI’’ a été organisée hier dans un hôtel de la place.
De la présentation, il ressort que le Projet a été conçu pour initialement venir en aide à 62.000 ménages pauvres sur l’ensemble du territoire. Dans sa mise en œuvre, cet objectif est apparu inférieur aux sollicitations qui étaient de l’ordre de 100.000 ménages.
Concrètement, le Projet a donc pu voler au secours de 71.000 ménages, soit 1.791.000 bénéficiaires avec des transferts financiers de l’ordre de 30 milliards de francs.
Dans sa mise en œuvre, le Projet a appuyé 10.000 personnes dans le cadre des activités génératrices de revenus. ‘’Jigisemejiri’’ a ainsi profité à plus de 20% des ménages pauvres au Mali.
A cela, il faut ajouter que 92.246 destinataires ont bénéficié du régime d’assistance médicale (Ramed), par le truchement de la transversalité adoptée par le Gouvernement dans le cadre de sa politique de protection sociale.
Amidou DIALLO, Conseiller technique au ministère de l’Action humanitaire, Mahmoud Ali SACKO, Coordinateur du Projet, Mme OUEDRAOGO, Chargée de passations, ont tour à tour répondu aux questions posées.
Pour la durée de vie du Projet, qui était initialement de 5 ans (2013-2018), le Coordinateur a expliqué que grâce à un financement supplémentaire, elle a été repoussée de juin 2018 à décembre 2019.
Un deuxième projet a fait l’objet de signature, en juillet 2018, ouvrant ainsi une seconde phase du Programme qui couvrira la période 2019-2022. Pour ce qui est du choix des bénéficiaires, il s’agit des ménages en situation de pauvreté alimentaire, c’est-à-dire qui n’arrivent pas à s’offrir les trois repas quotidiens. Un autre critère de choix porte sur la capacité de production et de revenus. Dans tous les cas, fait-on savoir, les choix sont fait par des Comités et validés par les assemblées villageoises.
L’occasion était bonne de soulever les difficultés rencontrées par le Projet dans sa mise en œuvre. Il s’agit notamment de l’insécurité dans les zones d’intervention, nécessitant une stratégie d’adaptation ; le choix des bénéficiaires (souvent pour des considérations politiques) ; le rapprochement des bénéficiaires, parce qu’il est interdit que le point de transfert d’argent se situe à plus de 7 à 8 km du lieu de résidence, pour que l’argent perçu ne soit dépensé dans les frais de transport ; le refus des bénéficiaires de se rendre sur certains sites pour percevoir l’argent, en raison d’anciennes querelles entre les villages ; le déficit de personnel (5 personnes au départ), nécessitant d’avoir des relais au sein des Communautés, etc.
Nonobstant ces difficultés, les responsables de ‘’Jigisemejiri’’ saluent un bon management du personnel qui a permis d’obtenir des résultats probants.
Par Bertin DAKOUO
Source: info-matin
