A seulement quelques heures de la célébration de la fête de Tabaski, le prix des moutons connaît une flambée inquiétante sur les différents marchés de Conakry, a constaté sur place un reporter d’Africaguinee.com.
Cette augmentation de façon exponentielle des prix a eu pour conséquence la rareté des clients malgré les exigences religieuses de l’immolation d’un mouton à l’occasion de cette fête.
Comme dans la plupart des lieux de vente de bétails à Conakry, à Dixinn Gare, on ne voit que quelques clients. A cause du prix élevé des moutons variant entre six cent mille et deux millions de francs guinéens, certains clients demandent sans acheter. Face à la rareté de la clientèle, les commerçants ne savent plus à quel saint se vouer.
Le visage inquiet, Maneh Amadou Tidiane, un vendeur de bétail, parti acheter au Mali 90 moutons, peine à revendre. Selon lui, habituellement, à quelques jours de la fête, il pouvait revendre une trentaine de moutons par jour. Or, cette année, rapporte-t-il, cela s’est considérablement réduit.
« Les années précédentes, on pouvait acheter jusqu’à 40 moutons. Cette année, on vend moins de dix par jour. Plusieurs patrons ont quitté le pays à cause de l’épidémie Ebola. Les gens qui viennent disent qu’ils n’ont pas d’argent et nous demandent un rabais », se lamente t-il.
Mohamed Barry, un autre vendeur de moutons est du même avis. Il se heurte à la même difficulté et se demande quoi faire.
Par ailleurs, Touré Mamadou Saliou, un client, qui désirait un mouton est reparti bredouille à cause du prix ‘’exorbitant’’, dit-il
« Le mouton est cher. Le mouton que je veux acheter coûte plus de deux millions cinq cents. L’an passé, j’avais acheté à un million cent mille francs guinéens. Je manque d’argent. Ils ont vraiment exagéré cette année. Je n’ai qu’un million huit cent mille. Je ne peux pas acheter le mouton que je veux. Je rentre à la maison», a-t-il dit non sans désarroi.
Selon l’histoire, la fête d’Aïd El Kebir commémore l’asservissement d’Abraham à Dieu qui lui a ordonné de sacrifier son fils Ismaël. Face à sa (sainteté) croyance, Dieu fit descendre un bélier qu’il immola.
En plus de cette triste réalité que traverse le pays, le virus Ebola a entrainé de nombreuses conséquences dans les activités économiques de la Guinée.
BAH Aïssatou
Pour africaguinee.com