Les décisions d’interdire les regroupements de plus de 50 personnes et d’observer les mesures barrières prises, vendredi dernier, par le Conseil supérieur de la défense nationale ont mis un coup d’arrêt à la 4ème édition du Festival international de Wassulu (Fiwa). Ce rendez-vous culturel qui devrait se tenir sur trois jours (du 8 au 10 avril) a été stoppé au deuxième jour pour éviter une éventuelle propagation du coronavirus à grande échelle.
Pourtant même dans un format réduit, en termes d’activités et de présence d’artistes du fait de la Covid-19, le public avait répondu présent à l’appel de la Diva Oumou Sangaré. Les manifestations se sont déroulées dans le campement de Oumou Sangaré, dédié au Fiwa à environ 3 km du centre ville.
La cérémonie d’ouverture était présidée par la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Kadiatou Konaré, en présence de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, de l’ancien ministre de la Communication, Yaya Sangaré et d’un représentant spécial de la Maison Blanche, venu avec un trophée destiné à récompenser l’immense talent du rossignol du Wassulu. On notait aussi la participation des autorités politiques administratives et coutumières de la Région de Bougouni et du Cercle de Yanfolila. Les sponsors étaient bien de la fête aussi.
Cette année, le Fiwa a été organisé dans un contexte particulier, selon l’initiatrice de l’évènement. Seulement deux grandes activités étaient programmées à savoir : le concert géant et les stands. Durant deux jours, les stands étaient tenus par des transformateurs, artisans, commerçants détaillants, rôtisseurs et des vendeurs de produits en provenance de la Chine.Ils venaient de pays voisins comme le Togo, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Bénin en plus de ceux de notre pays.
Des milliers de personnes ont assisté aux deux soirées de concert géant. Certains sont venus de sites d’orpaillage comme Oumar Sidibé. «Je suis venu uniquement pour voir Oumou Sangaré sur scène», a indiqué ce fan de l’artiste. Oumou Traoré, vendeuse d’articles modernes, a trouvé le marché timide mais s’est réjouie d’avoir noué des contacts pour un éventuel partenariat.
Contrairement aux autres années, les concerts ont été animés par de jeunes artistes locaux. On peut retenir, entre autres, Djoss Saramani, Paye Camara, Sigui, la chorale des jeunes du Wassulu. Bien sûr, Oumou Sanagaré, elle-même a presté.
La ministre en charge de la Culture a salué le patriotisme et l’engagement de l’initiatrice du Festival qui était placé dans un contexte de cohésion, de paix et de rassemblement autour de la culture.
Mme Kadiatou Konaré a mis l’accent sur l’importance de la musique de cette contrée dans le développement de notre pays.Il faut noter que le Fiwa s’inscrit dans la perspective du développement de la culture, de l’artisanat et du tourisme.
Quant à Oumou Sangaré, elle a rendu hommage à tous les artistes quiœuvrent pour le développement du Wassulu. Et de rappeler les encouragements de la ministre Konaré à tout faire pour organiser l’événement. «Ne laisser jamais mourir la culture», lui avait alors expliqué la ministre. «Ces mots m’ont donné la force et le courage de foncer». Elle a aussi expliqué que le Festival entend contribuer au développement de Wassulu, en s’appuyant sur ses dimensions culturelles et artistiques. Auparavant, le représentant spéciale de la Maison Blanche a remis un trophée et une attestation à la Diva au nom des autorités américaines.
Il est utile de noter que beaucoup d’efforts doivent être accomplis pour renforcer le contenu de cette belle initiative, en insérant des visites de sites touristiques, des conférences et d’autres activités, notamment des ateliers de fabrique d’instruments traditionnels de musique de la localité, présentement en voie de disparition.
Amadou SOW
Source : L’ESSOR