Comme prévu, le Festival International de Koro ‘’BOUROGOUM Pluriel ‘’ se déroulera les 27, 28 et 29 octobre 2017 à Koro.
Il s’agit d’une initiative de l’Association pour la Revalorisation des Arts et de la Culture (ARAC), conduite par Amadou Niangaly. Ce festival sera marqué par des conférence-débats sur la culture de la paix. Il y aura aussi des visites sur les différents sites touristiques ; des concerts en plein air et d’autres activités culturelles.
Les organisateurs ont donné l’information à travers une conférence de presse coanimée par le Président dudit festival, Amadou Niangaly; son Adjoint, M. ZOURME et le Coordinateur Général, Cheick Oumar Kondo. C’est à l’ex-Kora Film.
Le Vice-président du festival a noté que la thématique centrale de cette 3e édition porte sur le développement du Mali à travers la paix et la réconciliation nationale. S’agissant de la prise en charge des participants, les conférenciers du jour ont indiqué que les compagnies de transport qui ont en charge d’amener les festivaliers à l’endroit indiqué sont prêtes ainsi que les sites d’hébergement. Un accent particulier a été également mis sur l’implication personnelle du Préfet de Koro dans le cadre de la sécurisation du festival.
Par ailleurs, il est à noter que grâce à certains partenaires, la chance est donnée à tous les participants de se déplacer de la capitale Bamako sur Koro à moindres frais. L’appel a été lancé à d’autres sponsors de taille pour rehausser l’éclat de cet événement culturel de grande nature.
Faut-il le rappeler, le Festival International des Arts et de la Culture «Bourogoun Pluriel » à Koro s’inscrit dans la droite ligne des objectifs de l’ARC en partenariat avec les jeunes Ressortissant de Koro. Bourogoun qui veut dire «derrière la mare», en langue dogon, et le mot pluriel exprime le caractère multifonctionnel que peut avoir une mare aux abords d’une ville comme Koro.
Avec une population cosmopolite et métissée, les principales activités sont l’agriculture et l’élevage. Le cercle de Koro est un carrefour de civilisations avec de nombreux groupes ethniques et linguistiques constituant chacun une source de richesses culturelles. L’Association pour la Revalorisation des Arts et de la Culture (ARAC) est une association culturelle de droit malien créée suivant le récépissé n° 0525/MATCL-DNI du 20 août 2004. Elle a pour objectif de participer à la redynamisation des activités culturelles dans les Régions ; valoriser auprès des populations, les activités culturelles; produire un document de « Veille culturelle » impliquant l’ensemble du territoire malien afin de servir de baromètre des activités artistiques et culturelles au Mali ; et constituer un espace de rencontres et de création interrégionale. Cette association a participé à plusieurs événements culturels au Mali et dans la sous-région. «Elle accorde une importance particulière au développement harmonieux de la culture et des arts dans le pays Dogons», ont précisé les conférenciers.
Pour les responsables de l’ARC, « La culture, c’est un patrimoine immatériel dont nous n’héritons pas des générations précédentes, mais que nous empruntons à nos enfants. La culture a, donc, une valeur humaine et une valeur sociale et sociétale, elle est aussi un formidable levier économique, dont il est de notre devoir de révéler tout le potentiel».
Cette mare située à la sortie de la ville de Koro, en direction du Burkina Faso, occupe une place importante dans l’Histoire du fondateur Anaye. Aux dires des anciens, c’est au sein de cette mare qu’il venait se reposer après ses randonnées de chasse. C’est là aussi qu’il s’approvisionnait en eau potable avant de repartir pour ses tournées. C’est dans cette mare qu’habite le python qui est à l’origine de la rencontre avec la célèbre femme «Yabérè».
De nos jours, le patriarche du reptile n’est plus. Cependant, ses descendants reviennent à chaque période d’hivernage se montrer aux villageois.
Administrativement, le cercle de Koro, située juste à 100km de l’une des plus importantes villes du Burkina Faso, à savoir la ville de Ouahigouya a été créé en 1961. Il couvre une superficie de 10.934km2 et compte une population de 328.877 habitants. Selon les constats, malgré cette diversité, la conscience malienne issue de l’Histoire millénaire du pays est réelle et profonde au-delà des frontières et tous les Dogons vivent dans un mixage total conformément aux exigences de la coutume et de la tradition.
Les œuvres contemporaines, culturelles et artistiques sont aussi ancrées dans l’Histoire du pays et celle du continent noir, du Sud à l’Est ; de l’Ouest à l’Est en passant par le Nord. Le Mali compte ainsi un important patrimoine culturel, touristique, artisanal et audiovisuel. Ces dernières années, la crise sécuritaire a sérieusement touché nos valeurs artistiques et culturelles, ce qui a plongé le pays dans une hibernation culturelle inquiétante. De difficiles réalités qui ont provoqué une chute de nos valeurs culturelles intrinsèques brisant ainsi cet élan de ferveur nationale sur le chantier de la culture.
Tout compte fait, cette belle initiative est à saluer et à encourager. Elle contribue à développer la localité.
Oumar Diakité
Source: LE COMBAT