Mercredi 28 février 2018, les autorités rwandaises ont fait part de leur décision concernant la fermeture de plus de 700 églises et une mosquée. Ces lieux de culte ne respectent pas les normes en vigueur dans ce pays en termes d’hygiène et de sécurité.
Dans un monde menacé par des guerres terroristes, chacun prend les mesures essentielles à son niveau afin d’arriver à une sécurisation certaine de son cadre de vie. C’est à cet effet que les autorités rwandaises ont annoncé la fermeture de certains lieux saints parmi lesquels : 114 églises et une mosquée. Aux dires des autorités dudit lieu, ces lieux saints ne répondraient pas aux mesures d’hygiènes et de sécurité nécessaires non seulement pour la santé, mais aussi pour la sécurité des fidèles. C’est dans cette mesure qu’Anastase Shyaka, le chef du comité chargé d’évaluer les organisations publiques et privées affirme : « Certaines églises conduisent leurs services de prière dans des structures de mauvaise qualité et sales, au détriment de la santé et de la sécurité des gens.»
Au Rwanda, l’ouverture d’une église requiert l’autorisation des autorités de l’État. Sans cette autorisation, nul n’est permis d’ouvrir une église ou une mosquée. À cet effet, pour se voir autoriser d’ouvrir une église, il convient de tenir compte des mesures d’hygiène, de sa capacité d’accueil aussi bien qu’aux portes de secours en cas d’insécurité. Or, le gouvernement rwandais constate que beaucoup d’églises ne remplissent pas ces conditions. Par conséquent, celles-ci ont été obligées d’arrêter toutes leurs activités hier jeudi en fermant leur porte en attendant qu’elles remplissent les conditions requises.
Cette décision du gouvernement provoque une vague de protestation de la part des hommes d’Église qui trouvent que l’État se montre trop rigoureux vis-à-vis de la gestion des lieux saints. C’est ce qu’affirme l’évêque Innocent Nzeyimana, président du forum des Églises dans le district de Nyarugenge : « Celles qui n’ont pas réussi à remplir toutes les conditions requises devraient être autorisées à rouvrir et à reprendre le travail, pendant qu’elles finissent de résoudre les problèmes évoqués. » D’autres hommes d’Église comprennent ces mesures comme une tentative de la part de l’État de vouloir contrôler coûte que coûte les messages qu’ils véhiculent à leurs fidèles. De son côté, le gouvernement fait porter le chapeau aux hommes d’Église qui duperaient leurs fidèles dans leurs messages. Le Rwanda prévoit d’ailleurs des cours de théologies dans les églises afin d’éviter des dérives.
À y voir de près, nous verrons qu’il existe un bras de fer entre le gouvernement rwandais et les autorités de l’église. Le Rwanda est connu pour son hostilité envers la liberté d’expression. Une radio américaine a été fermée en mi-février par l’autorité de surveillance des médias rwandaise. Cette radio aurait tenu des propos violents contre les femmes. La plupart des contentieux entre l’État et les autorités religieuses viennent dans la plupart des cas du refus de ces derniers de s’allier derrière leurs idéaux injustes et inégalitaires.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali