Ce 15 octobre est célébré la Journée internationale de la femme rurale. Celles du Mali, qui se battent au quotidien, plaident pour plus de moyens afin de mieux profiter du fruit de leur travail.
Les femmes rurales maliennes ont de la voix et comptent bien la faire entendre. Elles sont réunies au sein de la Fédération nationale des femmes rurales du Mali (FENAFER), qui couvre l’ensemble du territoire national et comptait au dernier recensement 9 associations professionnelles régionales, 46 associations de cercles et 703 associations communale. Un nouveau recensement est actuellement en cours pour mettre à jour les données. « Je ne saurais donner le nombre de femmes qui sont dans la fédération », reconnait sa Présidente Niakaté Goundo Kamissoko. Mais elle est sûre d’une chose, « pas d’autosuffisance » sans elles. « Nous sommes importantes ». Selon un rapport d’ONUFemmes daté de 2017, elles effectuent plus de 80% des tâches liées à la production alimentaire et sont présentes tout au long de la chaîne agricole, du travail de la terre à la production et à la consommation.
Les femmes de la FENAFER cultivent, élèvent, plantent, transforment, tout en assurant des formations pour nombre d’entre elles, analphabètes. L’activité principale est tout de même l’agriculture pour cette fédération, qui existe depuis 2004. Après près de deux décennies d’activité, ses membres veulent enclencher un nouveau virage, plus avantageux. Pour cela, elles vont réfléchir pour trouver des solutions pérennes aux problèmes auxquelles elles font face. Accès à la terre, problèmes de moyens, manque d’investissements, insécurité ou récemment la Covid-19. Le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée internationale de la femme rurale est : « Renforcer la résilience des femmes et des filles rurales face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises sécuritaire et sanitaire ».
Améliorer les revenus
Face aux aides qui ne « suffisent même à pas au regroupement d’une région », a fortiori pour tous, la FENAFER veut avoir accès aux marchés porteurs, ceux de l’extérieur. « Nous avons d’excellents produits. Le karité en est un exemple, mais nos étiquettes et emballages ne sont pas bonnes, ce qui ne met pas en valeur nos produits », se désole Goundo Kamissoko. Par une approche holistique, dont les contours ne sont pas encore définis, elles souhaitent y remédier. L’objectif en revanche est bien connu : obtenir la rétribution due à leur travail et à leurs efforts.
Boubacar Sidiki Haidara
Source : Journal du Mali