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FEMME ET POUVOIR SUPREME : L’éclairage du sociologue, Dr Ali Tounkara

« D’abord la gouvernance est conçue comme quelque chose d’exclusivement masculin. La couche féminine est exclue d’emblée de tout ce qui est mode de gouvernance. La participation insignifiante des femmes aux différentes élections nous amène aussi à nous questionner sur nos pesanteurs sociales et culturelles, voire religieuses.

Dans nos sociétés, l’être féminin apparaît sous nos yeux comme un être non accompli, un être non abouti, un être à la limite de la moitié de l’homme, comme un être non ordinaire. Donc, il va de soi qu’on légitime sa non-participation aux échéances électorales pour le cas précis de l’élection présidentielle. Pour ce faire, il serait important de questionner l’éducation qui est reçue au niveau de la société familiale.

Quand, vous prenez les différentes ethnies du Mali, chez les Dogons, les Mandingues, les Soninkés, etc. s’il y a un dénominateur commun, ce dénominateur serait les fonctions ayant trait à l’énergie, à la force physique, au courage. Ces qualités sont réservées au sexe masculin. Celles ayant trait à l’attention, à la souplesse, très peu de rigueur seraient confiées au sexe féminin. Dès le bas âge, nous sommes dans l’élaboration des attributs qui reprennent la différence biologique ? De fait à la naissance, il y a homme ou femme du point de vue anatomique. Cette différence biologique reprise dans la répartition mais aussi dans de la fonction sociétale.

D’emblée à la naissance, nous avons la ferme conviction que les deux sexes sont différents. Cette même différence est observable sur tous les champs y compris des champs politiques. Donc, il va de soi, que les champs politiques soient les reflets des champs sociologiques. L’éducation qui est confiée par les deux sexes dès a bas âge fait que le sexe féminin n’est pas préparer à occuper une fonction de gouvernance.

Pistes de solutions ?

Les solutions sont plurielles. Primo, il faut questionner la sphère familiale. Il faut que les types d’éducations soient harmonisés. Qu’on inculque chez l’enfant (garçon ou fille) des valeurs communes. Qu’on puisse aussi explorer les textes sacrés. En termes clairs, est-ce que l’islam est soluble dans l’institutionnel ? Et est-ce que le christianisme est soluble dans l’institutionnel ? Si nous n’apportons pas des réponses claires à ces problématiques qui s’imposent à nous, difficilement on pourra encourager l’engagement féminin ».

Propos recueillis par Hamissa Konaté

Le Focus

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