On retrouve la même vidéo accompagnée de la même légende sur d’autres plateformes de médias sociaux, telles que Facebook où elle a été par exemple publiée par Guirou Wylson Pascal, qui se présente comme étant un journaliste, présentateur et animateur. Ces vidéos ont émergé en ligne à partir du 23 août dernier.
Dans la séquence de 2 minutes 36 secondes, on voit une foule acclamer un convoi de militaires. Selon le texte qui accompagne cette vidéo devenue virale en ligne, la scène montre « l’entrée des troupes du Faso et du Mali au Niger », « un signal fort contre la CEDEAO », indique toujours la note.
Hors contexte
Cependant, plusieurs indices montrent que cette vidéo est hors contexte et ne montre aucun déploiement terrestre des FAMA et soldats du Burkina Faso.
Sur les images on peut remarquer qu’aucun véhicule dans ce convoi n’a une immatriculation malienne.
Selon Ousmane Mamoudou, fact-checker nigérien, la même vidéo a circulé au Niger, mais avec un texte différent. Celui-ci indique qu’il s’agit d’un convoi des militaires qui reviennent de la frontière entre le Niger et le Bénin. Ce qui est d’ailleurs faux d’après le confrère nigérien. Selon lui, la vidéo date du dimanche 13 août. « Elle serait plutôt celle d’une relève des troupes nigériennes qui rentraient du front ». « Ce ne sont point des soldats maliens et burkinabés » conclut-il.
Une vidéo déjà publiée il y a une semaine
Les résultats d’une recherche inversée d’images que nous avons menée corroborent les propos de notre correspondant. Nous avons en effet retrouvé la même vidéo partagée le 15 août par le journaliste indépendant congolais, Alphonse Ndongo. « Au-delà de l’enthousiasme spontané des populations, il y a une bonne dose de sympathie que de nombreux nigériens éprouvent pour la junte au pouvoir », avait-il légendé la vidéo.
Il est alors évident que cette vidéo ne peut pas réapparaître huit (08) jours plus tard, et montrer l’entrée des troupes du Burkina Faso et du Mali au Niger.
Cette vérification des faits est effectuée par Studio Tamani dans le cadre du programme de l’Incubateur africain de vérification de faits, avec le soutien de Meta et de Code for Africa, à travers son initiative de vérification des faits, PesaCheck, et l’Alliance africaine de fact-checking (AFCA).