Après la visite du Président Macky Sall, président en exercice de l’UA au Mali, pour des questions d’intérêt commun, son homologue togolais Faure Essozimna Gnassingbé est annoncé à Bamako. Signe que le Mali est redevenu fréquentable après une période de brouilles entre les autorités de la Transition et la communauté internationale.
Les relations entre les autorités de la Transition et la communauté internationale, notamment la CEDEAO et l’UA semblent reprendre les rails. En effet, les sanctions économiques et financières de la CEDEAO et l’UEMOA imposées « illégalement et injustement » au Mali a semé de brouilles dans les relations entre les parties prenantes à la gestion de la transition. Pour n’avoir pu fournir à temps un chronogramme des élections pouvant sanctionner la fin de la transition politique, le pays de feu Modibo Kéita a subi les affres de l’embargo. Ses dirigeants, à l’exception de son Président Assimi Goïté et son ministre Abdoulaye Diop, sont interdits de voyager hors du pays, certains ont vu leurs avoirs gelés.
Après six mois de turbulence, le calme est revenu. Chacun a dilué son vain, ouvrant la voie à la fréquentable des uns des autres. Mis au banc, l’Etat malien ne vit plus en paria à lui imposé par une certaine communauté internationale. Comme en témoigne la visite d’amitié et de solidarité du Président sénégalais à Bamako le lundi 15 août où il a eu des échanges tête-à-tête avec le Président de la Transition colonel Assimi Goïta. Le Président en exercice de l’Union africaine est venu apporter son « salut », sa « solidarité » au peuple malien et aux autorités de la Transition. Le N°1 sénégalais a même invité à l’accompagnement de la Transition malienne qui, à ses dires, se trouve sur une bonne voie. L’écriture d’une nouvelle Constitution ainsi que la publication du chronogramme de la Transition en sont des points marquants de cette avancée vers « un retour à un ordre constitutionnel normal dans le délai prévu et conformément aux engagements des autorités ».
Le Président Sall a plaidé pour le soutien et la solidarité de toute la communauté africaine et internationale au Mali, au peuple malien et aux autorités de transition dans la « lutte acharnée contre le terrorisme, qui est un fléau global, qui doit nécessiter des réponses globales ».
Quid des 49 militaires ivoiriens ?
Le Président Macky Sall a aussi échangé avec colonel Assimi Goïta sur les « militaires ivoiriens » arrêtés et détenus au Mali depuis le 10 juillet dernier, avant d’être placés récemment sous mandat de dépôt. Le Chef d’État Sénégalais estime « trouver une solution africaine » à ce contentieux « dans le cadre d’une solidarité africaine ».
Si le Président Macky SALL dit avoir noté la disponibilité du Mali à « dialoguer » pour un dénouement heureux de cette affaire, il a tout de même salué dans le même cadre « les efforts du Président Faure GNASSINGBE, qui travaille pour trouver une solution » à ce problème.
Faure attendu à Bamako
Après le Président sénégalais, son homologue togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, est attendu à Bamako dans quelques jours. Après un premier round à Lomé, qui n’a pas permis de décanter la situation, le N°1 togolais entend se déplacer en personne pour rencontre le Président de la Transition, colonel Assimi Goïta. A priori, il s’agit d’éviter qu’une autre crise dégénère dans la sous-région déjà en proie au terrorisme.
Il faut rappeler que depuis l’arrivée au pouvoir des militaires à Bamako, le Président Faure n’a cessé de mener la facilitation pour une sortie définitive de sortie de crise. Bamako a placé, en effet, plus de confiance à la capitale togolaise qui ne l’a pas, jusqu’ici, déçu.
Somme toute, cette visite éventuelle du Président Faure, après son homologue sénégalais, marquera davantage le retour du Mali dans le concert des Nations et que le Président Assimi Goïta et son peuple ne méritent point de vivre durablement en paria.
Cyril Adohoun
Source: L’Observatoire