Vu toute la pertinence de l’initiative mise en place par la jeunesse tombouctienne en vue de rendre sa ville plus propre, nous nous sommes rendus, hier mercredi 31 octobre 2018, chez l’une des initiatrices afin d’en apprendre davantage sur ces journées citoyennes. Fatouma Harber Touré, native de Tombouctou, engagée sur plusieurs fronts et notamment dans le cadre du développement local, voire de l’amélioration de la qualité de la connexion internet au Mali, a accepté de nous recevoir et de nous confier ses motivations pour la mise en place de cette initiative. Lisez l’entretien !
Le Pays : Qui est Fatouma Harber Touré ?
Fatouma Harber Touré : Je suis enseignante, acteur du développement local à Tombouctou, directrice exécutive de Sankorelabs, une technique hub sociale basée à Tombouctou. Je suis parmi les initiateurs des journées citoyennes à Tombouctou.
Mais comment est née l’initiative ?
Elle est née d’un constat amer. Tombouctou, la cité des 333 saints, est très sale et semble délaissée par les autorités sur le plan de l’assainissement. La ville est devenue l’ombre d’elle-même avec des immondices et des déchets sur les voies publiques. C’est ainsi que nous avons entrepris plusieurs démarches et notamment organisé des réunions entre des organisations de jeunes et de femmes pour trouver une solution à ces déchets qui constitue une énorme menace de santé publique. Les deux personnes qui ont eu l’initiative sont moi-même et El hadj Mahamane Touré, le président du conseil local de jeunes de Tombouctou.
Comment procédez-vous avec vos activités ?
Cette initiative vise à assainir la ville de Tombouctou, comme je l’ai dit, qui se trouve très sale. Ainsi, chaque dimanche, toute la jeunesse se retrouve pour dégager le sable qui prend possession de grandes artères, mais aussi procéder à des travaux de nettoyage. L’objectif étant de faire de la ville des 333 saints une ville propre. C’est la raison pour laquelle nous l’appelons « journées citoyennes ». Tous les jeunes qui effectuent ces travaux le font pour l’amour de cette ville et non pour un quelconque appât de gain.
Avez-vous reçu des soutiens externes, notamment au sein des autorités locales ?
Nous avons eu des soutiens externes. Cela, nous ne pouvons pas le nier. Il y a notamment la Direction de l’assainissement qui nous a fourni des pelles, des piques et des pioches. Des personnalités politiques nous ont aidés également avec des enveloppes qui nous ont permis d’acheter des brouettes, d’autres matériels pour assainir et également préparer des rafraîchissements pour les jeunes engagés plus que jamais pour ladite cause. En plus de tout ceci, je peux ajouter aussi le président du conseil régional, Boubacar Ould Hamafi, Aziza Mint Kattra, la députée, le bureau régional de la CAFO, Madame le Maire, Ramatoulaye Sène, etc.
Propos recueillis par
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays
